Retrait de l'Afrique du Sud la CPI : l'Alliance démocratique n'est pas d'accord

L’Alliance démocratique, le principal parti de l’opposition sud-africaine, a déposé ce lundi une requête visant à saper le projet gouvernemental de retrait de l’Afrique du Sud de la CPI.

La décision de retirer le pays du Statut de Rome fait suite à un différend datant de 2015, entre l’Etat sud-africain et la CPI, relatif à l’incapacité de l’Afrique du Sud à arrêter le président soudanais Omar al Bashir, lors d’un sommet de l’UA qui a eu lieu sur le sol sud-africain.

Le cabinet juridique de l’Alliance démocratique affirme que le retrait de la CPI donnera carte blanche aux adeptes du non-respect des droits de l’Homme, si le système judiciaire sud-africain n’est pas disposé à défendre les Sud-africains.

Steven Budlender, avocat de l’Alliance démlocratique, s’exprimant à la Cour de Pretoria : “la question qui se pose, c’est de savoir si le gouvernement, par ses actions, à retirer une protection en termes de droits de l’homme à son peuple ? A notre humble avis, c’est exactement ce qui s’est produit. Parce que ce que cela signifie, c’est que si notre système judiciaire est incapable ou reluctant à agir, alors nos citoyens ne seront plus capables de s’assurer que ceux qui violent les droits de l’homme sont poursuivis par la CPI. Et c’est un problème fondamental.”

L’Alliance démocratique conteste la rationalité et la constitutionnalité de la décision du gouvernement qui, selon elle, porte atteinte au Parlement du pays, qui a ratifié l’adhésion de l’Afrique du Sud à la Cour pénale internationale.

“Si ces droits sont bafoués et si des poursuites ont lieu, nous voulons qu’elles aient lieu ici en premier. C’est ce que les accords de Rome prévoient. Mais si c’est le cas et que l’Afrique du Sud échoue dans ses devoirs, alors il est impératif que les gens aient la possibilité de s’assurer que les gens qui ont commis des violations des droits de l’homme soient poursuivis par la CPI. Et la décision du gouvernement de se retirer de la CPI a supprimé cette protection”, a ajouté Me Budlender.

James Selfe, porte-parole de l’Alliance démocratique : “nous mettons en doute la rationalité et la constitutionnalité des décisions prises par le gouvernement sud-africain. Nous pensons que cette décision a été prise sans respecter la procédure, notre constitution prévoit une procédure qui n’a pas été suivie, et pour ces raisons, nous pensons que cette cour devrait annuler cette décision, car elle est irrationnelle et non-conforme à la constitution.”

Avant d’ajouter : “Nous voudrions voir cette décision être annulée, car elle n’est pas conforme à la constitution. C’est au Parlement d’Afrique du Sud de prendre cette décision, afin que nous puissions prendre une décision étudiée et réfléchie, et nous voudrions que la cour établisse que le retrait de la CPI tel qu’il est, n’est pas logique ni rationnel.”

Le retrait, qui devrait entrer en vigueur en octobre 2017, fera de l’Afrique du Sud le premier pays à quitter la CPI.

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