Burkina : une étudiante veut transformer la jacinthe d'eau en électricité

Mariama Mamane est une étudiante nigérienne en master eau et assainissement. Installée au Burkina Faso où elle suit ses études, cette jeune fille de 26 ans a décelé en la jacinthe d’eau, un potentiel immense pour l‘électrification.

La jacinthe d’eau, plante originaire d’Amazonie est combattue par les gouvernements en Afrique et les ONG. En effet, dès la tombée des premières pluies de la saison, elle pullule à la surface des plans d’eau, les assèche et les pollue, asphyxiant petit à petit la faune et la flore. Les autorités étatiques mettent alors à disposition des moyens pour des campagne d’arrachage.

Mais pour Mariama Mamane, il faut savoir transformer la nuisance à l’utile. Son projet immédiat : transformer la jacinthe d’eau pour en faire de l‘électricité via sa star-up Jacigreen. Au Burkina Faso où quelque 28 0000 tonnes de jacinthe recensées dans les différents plans d’eau de Ouagadougou ont été extraites en 2015, elle entend juste utiliser pour un premier jet, 3 000 tonnes pour son projet.

Sa méthode consistera à méthaniser en 500 000 m3 de biogaz la plante. Ainsi, estime-t-elle, la transformation permettrait de produire 1 700 000 kWh d’électricité. De quoi alimenter plus de 2 500 ménages.

Dans un pays où le taux d‘électrification urbaine est estimé à 59 % contre un peu moins de 3 % dans les zones rurales, le projet fait rêver.

“A l’école, on nous parle tout le temps de protection de l’environnement. Nous nous asseyons pour réfléchir à la manière dont nous pourrions changer les choses, mais nous n’agissons pas, s’indigne Mariama. Moi, je veux agir, Ce qui m’intéresse, c’est l’acte que je peux poser et la contribution concrète que je peux apporter à la réalisation des objectifs de développement durable”, affirme la jeune étudiante au site Le Monde.

Celle qui a reçu récemment le prix Coup de cœur du jury des African Rethink Awards, un concours récompensant chaque année les initiatives africaines les plus innovantes, n’entend pas s’arrêter là. Par la suite, elle voudrait créer une bioraffinerie où les jacinthes seront recyclées en tapis et paniers ; et enfin, transformer cette plante en nourriture pour animaux pour dit-elle, “mieux gérer le problème d’alimentation du bétail dont souffre les éleveurs dans les zones désertiques.”

Des projets ambitieux qui visent non seulement l’autonomisation des femmes à travers leur intégration dans la collecte de jacinthes mais aussi directement dans sa star-up, et la promotion d’un monde plus vert.

En attendant, Mariama Mamane fait face à un premier défi : collecter les 88 millions de francs CFA nécessaires à la réalisation de ses projets.
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