Une étude pour comprendre l‘émergence de la violence au sein des populations sera initiée par le gouvernement ivoirien, alors que les affrontements entre forces de l’ordre et populations se sont multipliés ces derniers mois.
Côte d'Ivoire : le gouvernement commandite une "étude" sur la violence des jeunes
L’information a été donnée par le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko à l’occasion d’une cérémonie célébrant les lauréats de son département ministériel du prix national d’excellence 2016.
Hamed Bakayoko qui semble s’inquiéter de la propondérance de la violence dans la société ivoirienne a annoncé que le gouvernement a commandité une étude pour comprendre ce fait de société.
“Au niveau de l’État, nous avons demandé une étude pour savoir pourquoi la violence est devenue la première réponse du citoyen quand il y a une difficulté et que cette violence soit l’extrême”, a-t-il déclaré.
Pour le ministre ivoirien, il n’est pas question pour l‘État d’accepter que son “autorité” soit bafouée au risque de laisser prospérer l’anarchie dans le pays. “Nul n’a le droit de se faire justice”, martèle-t-il.
Un projet qui divise
Cependant, cette initiative du gouvernement est loin de faire l’unanimité au sein des populations. Certaines estiment notamment que c’est l’argent du contribuable qui sera encore dilapidé alors que les raisons de cette violence sont déjà connues.
Pour beaucoup, la défiance de l’autorité tire son origine des différentes crises politico-armées qu’a connues la Côte d’Ivoire depuis 1999. Mais également de la cherté de la vie et la corruption qui gangrènent la société ivoirienne.
“A-t-on besoin d‘étude pour comprendre qu’il y a trop d’injustice ? Ce n ‘est pas une raison pour se faire justice mais l‘État a demissionné, la justice a foutu le camp l’appareil judiciaire n’est plus crédible, la justice n’est pas la même pour tous. Je préfère que l‘État devienne plus juste et que le justiciable puisse avoir confiance que de mandater des études onéreuses qui ne seront jamais appliquées”, suggère Félix Yao, un étudiant ivoirien.
Forces de l’ordre et populations en conflit
Le front social ivoiren s’est agité ces derniers mois en raison de la cherté de la vie ou d’actes des forces de l’ordre considérés comme des bavures.
Des affrontements ont notamment opposé jeunes et forces de l’ordre mi-novembre à Yamoussoukro, capitale politique et administrative ivoirienne. Ces violences faisaient suite à la mort d’un homme de 22 ans arrêté par la police au cours d’une rafle.
Plus tôt en novembre, dans le nord-est ivoirien, des affrontements similaires ont fait 4 morts dont 2 gendarmes dans un village de Doropo.
Les plus intenses étaient en juillet, quand des mouvements populaires avaient gagné plusieurs villes ivoiriennes contre l’augmentation des tarifs de l‘électricité et la vie chère. Une personne avait été tuée et une dizaine d’autres blessées par balles dans des affrontements avec les forces de l’ordre.