Accusée d'avoir tué 150 militants biafrais, l'armée nigériane répond à Amnesty International

L’armée nigériane s’inscrit en faux contre un récent rapport d’Amnesty International selon lequel 150 manifestants pro-Biafra ont été abattus par les forces de l’ordre.

Divergences de points de vue entre l’armée nigériane et l’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International. Ce jeudi, sur son site officiel, l’armée nigériane s’est insurgée contre les accusations de l’ONG selon lesquelles les forces de l’ordre ont tué 150 militants pro-Biafra depuis août 2015.

L’armée récuse une “campagne de calomnie” visant à ternir son image. “Nous voulons démentir les allégations selon lesquelles nos troupes ont abattu des militants sans défense. C’est une tentative pure et simple de ternir la réputation des forces de sécurité en général et de l’armée nigériane en particulier, pour des raisons que nous ne pouvons expliquer”, dénonce le communiqué.

“Pour la énième fois, l’armée nigériane informe le public de l’intention odieuse de cette organisation non gouvernementale qui ne se lasse jamais de se mêler de notre sécurité nationale en faisant fi de toute objectivité, équité et logique”, ajoute le texte.

Selon les autorités sécuritaires du Nigeria, jamais elles n’ont fait usage de méthodes contraires aux normes. A l’inverse, précisent-elles, ce sont les manifestants qui attaqueraient les forces de l’ordre causant parfois des morts ou de blessés graves dans leurs rangs.

Une contre-offensive de l’armée presque immédiate après la publication du rapport d’Amnesty International ce mercredi. Ce document vient en effet appuyer avec force de détails, des déclarations tenues par l’ONG en juin dernier.

L’armée nigériane régulièrement au banc des accusés

Dans le document de 60 pages, Amnesty affirme s‘être basée sur 87 vidéos, 122 photographies et 146 témoins occulaires de la répression brutale des forces de sécurité sur la période d’août 2015 à août 2016.

L’ONG constate également des exécutions extrajudiciaires massives commises par les forces de sécurité, dont au moins 60 personnes tuées par balles en l’espace de deux jours dans le cadre des événements marquant la fête nationale du Biafra.

L’une des inquiétudes de l’ONG, c’est qu’aucune enquête n’a été ouverte jusque-là pour punir les responsables de ces présumées exactions.

Une chose est cependant sûre, c’est que ces nouvelles révélations viennent creuser un peu plus le fossé entre les ONG internationales de défense des droits de l’homme et l’armée nigériane.

Au mois d’avril 2016 Amnesty International imputait à l’armée le massacre de 350 chiites fin 2015. Selon l’ONG, les corps des victimes ont ensuite été enterrés dans des fosses communes et les preuves de ce carnage détruites.

En octobre, c’est Human Rights Watch qui accusait des soldats nigérians d’avoir sexuellement abusé de certaines victimes de Boko Haram dans des camps de réfugiés. Le président nigérian Muhammadu Buhari avait immédiatement demandé l’ouverture d’une enquête.
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