Jean-Claude Seyoboka (à gauche sur la photo) est arrivé à Kigali entre minuit et une heure du matin ce vendredi, a déclaré le patron de l’unité des « Crimes internationaux » au parquet de Kigali.
Rwanda : un ex-officier accusé de génocide extradé par le Canada
C’est l’histoire d’une cavale qui aura duré 21 ans. Mais l’ancien militaire rwandais va devoir désormais affronter la justice de son pays. Il est soupçonné de « génocide, extermination et meurtres constitutifs de crimes contre l’humanité », selon un communiqué du parquet. La justice l’accuse d’avoir participé à l’ « extermination » de plus de 72 Tutsi réfugiés dans le bâtiment du Centre d‘études des Langues Africaines à Kigali. Il doit également répondre de sa participation supposée à des réunions à Nyarungenge, le district de la capitale dans lequel des cadres Hutus auraient planifié des actes de génocides.
Jean-Claude Seyoba était sous-officier au moment des faits. Il s‘était enfui au Canada après le génocide de 1994 où il a obtenu le statut de réfugié. Un statut qui lui a été retiré 10 ans plus tard à la suite d’un témoignage devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda liant M. Seyoboka au meurtre d’une femme et de ses deux enfants à un barrage routier pendant le génocide.
Les autorités rwandaises ont émis plus tôt cette année un mandat d’arrêt international contre M. Seyoboka, condamné en 2007 par contumace devant un tribunal populaire “Gacaca”, et demandé son extradition. Une décision contre laquelle s’est mobilisé le concerné qui disait craindre des mauvais traitements de la part des autorités de Kigali.
L’ancien sous-lieutenant est le second suspect de génocide extradé par le Canada, après le célèbre linguiste Léon Mugesera, ancien responsable du parti du président Habyarimana, en 2012.