Mauritanie : les militants antiesclavagistes de nouveau devant la justice

Leur procès en appel a débuté ce lundi dans la ville de Zouerate dans le nord du pays. En première instance, ils avaient été condamnés à des peines allant de trois à quinze ans de prison.

Sécurité renforcée pour les 20 prévenus au premier jour de leur procès en appel, selon la défense et les témoins interrogés par l’AFP. Sur le banc des accusés, se sont retrouvé treize militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et sept habitants du bidonville de Ksar, dans le centre de Nouakchott dont le déplacement forcé par les autorités le 29 juin avait provoqué des heurts entre les manifestants et la police.

Après la première condamnation, la défense a soulevé des exceptions de procédure pour réclamer l’annulation du dossier, a confié Me Bah Ould M’Bareck, l’un des conseils des co-accusés. Le procureur a quant à lui insisté sur le flagrant délit pour engager le tribunal à maintenir les premières condamnations. Des circonstances de flagrant délit que conteste la défense.

Fond du dossier

La Cour a décidé de « joindre les exceptions de procédure au fond du dossier », a indiqué Me M’Bareck. Elle a dans la foulée entamé l’audition des trois premiers prévenus qui ont tous plaidé non-coupable. Ce mardi, sont attendus le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense.

Pour cette affaire où les prévenus sont accusés de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue », la justice mauritanienne est sous pression de certaines organisations non-gouvernementales. C’est le cas d’Amnesty International qui a appelé les juges de la Cour d’appel à « annuler les peines d’emprisonnement » prononcées contre les membres de l’IRA et à les libérer immédiatement.
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