La disparition des gorilles des montagnes, les plus grands gorilles du monde, est une menace qui se fait de plus en plus sentir. Ces animaux ne vivent désormais qu’aux confins du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda. Mais la menace qui plane sur ces paisibles grands singes est surtout du côté de la RDC.
La sensible question des gorilles des montages en RDC
Au parc des Virunga, en République démocratique du Congo, la question est plus que d’actualité et pour cause : les gardes forestiers du parc doivent souvent faire face à des braconniers de plus en plus armés et déterminés à tuer plus de gorilles, pour répondre à la demande des réseaux de trafiquants.
Mais il n’y a pas que les braconniers. La violence chronique et armée qui déchire depuis plus de vingt ans la province du Nord-Kivu, dans l’Est du Congo, n’arrange rien pour les gorilles.
Le difficile travail des gardes forestiers
Des gardes forestiers essaient tant bien que mal d’assurer la protection de ces animaux extrêmement menacés d’extinction. Armés de kalachnikovs et d’une mitrailleuse lourde, ils patrouillent dans le parc des Virunga.
Augusto Innocent Mburanumwe, Conservateur principal du Parc de Virunga : “ces braconniers sont lourdement armés, nous avons aussi cette idée de pouvoir former nos gens pour pouvoir faire face à ces braconniers. Je peux en témoigner aujourd’hui, je ne crois pas qu’un braconnier parvienne à chasser ou à pouvoir intimider nos vaillants gardes.”
Les gardes des Virunga ont payé un lourd tribut à la protection de la nature depuis le début de la première des deux guerres qui ont dévasté le pays entre 1996 et 2003. “Environ 130” d’entre eux y ont laissé la vie, rappelle Augusto.
Mais les efforts et les multiples sacrifices des gardes a fini par payer. Selon le dernier recensement des grands singes en juillet, l’effectif des gorilles des montagnes été multiplié par quatre en dix ans, passant de 200 à 880.
La rémunération des gardes forestiers est un problème qui semble s‘éterniser en RDC. En effet, ces hommes qui risquent leur vie pour celle des animaux, perçoivent des salaires très bas.
“Les gardes ne sont pas bien payés. Si le gouvernement pouvait rehausser leur salaire, cela pourrait leur donner une morale de pouvoir bien travailler. Ils seront capables de bien protéger cet écosystème qui est en voie d’extinction”, déplore Augusto.
Les activités touristiques ont repris dans le parc. Cela, depuis la chute fin 2013 d’un groupe rebelle. Mais le danger n’est pas écarté pour autant, dans la mesure où des groupes armés y restent présents. Ces bandes opèrent dans la contrebande et le commerce du charbon de bois. Des individus qui n’hésitent pas à brûler des hectares entiers de forêt équatoriale dans la zone d’habitat naturel du gorille des montagnes.
Les braconniers visent aussi les bébés gorilles qu’ils vendent comme animaux de compagnie en Asie. Ils tuent souvent les gorilles adultes qui protègent les plus petits, pour parvenir à leur fin.