L’affaire des millions libyens pour le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 refait surface. Selon Mediapart, la justice française a en sa possession un carnet ayant appartenu à un haut dignitaire libyen dans lequel sont confinées trois grosses transactions.
Un carnet retraçant le financement libyen de la campagne 2007 de Sarkozy retrouvé
Il s’agit au total de 6,5 millions d’euros, donnés à l’ancien président français en trois tranches. Le carnet dont Choukri Ghanem, chef du gouvernement (2003-2006) et ministre du pétrole (2006-2011) de la Libye décédé le 29 avril 2012 à Vienne, était le propriétaire, évoque clairement les détails de cette série de versements.
Il indique ainsi qu‘à une réunion tenue le 29 avril 2007, Bachir Saleh, le directeur de cabinet de Moummar Kadhafi et patron de l’un des fonds souverains du pays, le Libyan Africa Portfolio, fait savoir qu’il a transféré 1,5 million de dollars à Sarkozy. On y apprend par ailleurs que trois autres millions de dollars ont été envoyés par l’un des fils du “Guide” libyen et deux autres millions de dollars par le chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi.
Des informations qui pourraient apporter un nouvel éclairage à la justice française qui a ouvert depuis 2013 une enquête sur un possible financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le régime libyen. L’investigation avait notamment été suscitée par des déclarations chocs d’anciens compagnons de route de Mouammar Kadhafi qui accusaient le candidat républicain d’avoir reçu de l’argent du régime libyen pour financer sa campagne.
En 2012 déjà, Mediapart mettait au grand jour un document relatif à un accord de principe entre l‘équipe de campagne de Sarkozy et le régime libyen, évoquant un financement de 50 millions d’euros. Jusqu‘à ce jour, la justice française n’a jamais pu démontrer que ce document était faux, quand bien même l’ancien président français l’a toujours contredit.
À quelques mois de la présidentielle 2017 à laquelle il est également candidat, ce nouveau rebondissement, auquel s’ajoutent d’autres scandales dont l’affaire Bygmalion, vient semer le trouble à la campagne de Nicolas Sarkozy.