Dans un entretien à Radio France Internationale, le ministre démissionnaire de la Justice au Gabon, Séraphin Moundounga a évoqué une tentative d’assassinat dont il aurait été victime. Depuis, il s’est réfugié en France.
Gabon : Séraphin Moundounga, l'ex-ministre de la Justice se dit menacé de mort
Sa démission n’aurait pas été du goût de certaines personnes, c’est ainsi que Séraphin Moundounga justifie la tentative d’assassinat dont il aurait été victime dans la nuit du 6 au 7 septembre dernier, soit quelques heures après sa démission.
Alors qu’il répondait aux questions de RFI, l’ancien ministre de la Justice a expliqué comment des hommes cagoulés se sont rendus à son domicile, armes en poing.
“Des personnes habillées en civil et cagoulées au nombre de cinq ont menotté mon gardien. Ils ont cassé le système de vidéosurveillance en emportant l’enregistreur de surveillance, en allant casser exclusivement ma chambre, sans toucher aux autres chambres”, a-t-il détaillé.
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L’ancien membre du gouvernement gabonais qui n‘était pas à son domicile cette nuit affirme que la scène lui a été racontée par son gardien. A la question de savoir qu’est-ce qui lui fait penser qu’il s’agit d’une tentative d’assassinat et non d’un cambriolage, Séraphin Moundounga se demande “pourquoi les gens entreraient dans une chambre, armés jusqu’aux dents, casseraient la chambre d’une personnalité, sans rien voler et sortiraient simplement parce qu’on n’a pas trouvé le monsieur ?”.
Puis de s’interroger sur la tournure qu’auraient pris les choses si jamais les visiteurs indésirables avaient mis la main sur lui. “On m’aurait enlevé ou on m’aurait assassiné !”, estime-t-il.
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Le lundi 05 septembre, Séraphin Moundounga claquait la porte au gouvernement gabonais, en pleine tempête électorale. Il réclamait comme les membres de l’opposition et la communauté internationale un recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote.
Une prise de position qui selon lui, lui aurait valu des menaces et des pressions. A présent, il se trouve en France et plaide pour que les membres de la Cour constitutionnelle qui doivent statuer sur les recours des candidats Jean Ping et Ali Bongo, bénéficient d’une protection d’une force internationale.
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Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 27 août – contestés par les partisans de Jean Ping -, le Gabon est plongé dans une profonde crise dont l’issue reste incertaine.