Le président gabonais Ali Bongo a critiqué ce mercredi la mission d’observation de l’Union européenne conviée à superviser l‘élection présidentielle dans son pays.
Gabon : les critiques de l'UE sur la présidentielle sont biaisées selon Ali Bongo
Dans une interview accordée à la radio française RTL, Ali Bongo a regretté le manque d‘équité de la part de la mission de l’Union européenne, à savoir ne pas avoir relevé ‘‘les anomalies’‘ dans le fief de son rival Jean Ping.
« J’aurais aussi apprécié qu’on relève quelques anomalies dans le fief de monsieur Ping. Si on veut relever les anomalies, il faut être clair, équilibré et relever toutes les anomalies si on en a constaté », a dit le président gabonais.
“Nous avons des comportements parmi les observateurs de l’Union européenne, pour lesquels on pourrait dire beaucoup de choses. Je trouve que certains ont outrepassé leur mission”, a insisté Ali Bongo.
Par ailleurs, le président gabonais a laissé une possibilité de résolution du conflit à son adversaire : “En ce qui concerne le recomptage, ceci est prévu dans le cadre de la loi et se fait au niveau de la Cour constitutionnelle, l’opposition a jusqu‘à jeudi pour déposer un recours”.
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“On reproche souvent aux Africains de ne pas avoir des institutions fortes, et on reproche aux gouvernements africains de ne pas respecter les lois. Pour une fois que nous respectons notre loi, on nous dit de l’outrepasser, c’est quand même singulier”, a-t-il conclu.
Quelques jours après le vote, l’UE avait dénoncé une ‘‘anomalie évidente’‘ dans les résultats obtenus par M. Bongo dans son fief, le Haut-Ogooué.
Aujourd’hui, nous devons tous travailler au retour au calme et à la paix, au #Gabon pic.twitter.com/y6PZkUkCuI— Ali Bongo Ondimba (@PresidentABO) 4 septembre 2016
Elle a réitéré sa position ce mardi, estimant que le scrutin dans ce pays d’Afrique centrale a été « entaché d’irrégularité ».
Les pressions diplomatiques vont bon train dans la capitale, Libreville. Pour l’observatrice en chef de l’Union européenne, Mariya Gabriel, il serait judicieux de « publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays » afin de résoudre la crise de confiance dans les résultats.
Un calme précaire est revenu à Libreville, cependant, l’activité économique fonctionne au ralenti.
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