Produire du café en grande quantité, associé à de la qualité. C’est le défi que s’est lancé un inventeur et producteur de café camerounais, qui a présenté une cafetière aux capacités novatrices au Festival du café dénommé « Festicoffe », au Cameroun. Mais il n’y pas que cet aspect des choses ; le café camerounais traverse des difficultés.
Les perspectives du café camerounais
Présent au « Festicoffe », Samuel Djoko a surpris plus d’un avec sa machine « révolutionnaire ». Les visiteurs n’ont eu d’yeux que pour sa trouvaille, une cafetière capable de produire du café en quantité et en qualité, et ce, pendant longtemps.
« En une seule préparation, je peux servir 300 tasses de café bien comptées. Et elle peut (la machine) servir en continuité. Pendant une semaine, sans arrêt. On change juste les hôtesses. Parce qu’au fur et à mesure qu’on sert les 300 tasses, déjà ici en bas, on peut déjà approvisionner les présentes 300 tasses. Au fur et à mesure qu’on avance, le café suit », fait savoir l’inventeur.
Ce dernier compte poursuivre son travail, afin de réussir un jour à mettre sur le marché le fruit de ses recherches. Pour l’instant, il reste optimiste et concentré sur l’actuel résultat de son invention.
Samuel Djoko : « non, au départ… D’abord, l’essentiel, c’est pour le café. La vente, c’est pour le café. Et le travail n’est pas achevé. Je n’ai même pas encore fait la moitié du chemin. Prêtez l’oreille. S’il plaît à Dieu, je pense que d’ici les années qui suivent, vous allez découvrir l’objectif tant visé du chercheur. Je suis encore à 30 % du parcours. »
Les défis de la filière
Le café camerounais est connu comme étant l’un des meilleurs cafés au monde, mais hélas, la production et les taux d’exportations ont chuté ces cinq dernières années. Si l’arabica a été produit et exporté à plus de 13.000 tonnes en 2013, le robusta quant à lui, était au niveau des 50.000 tonnes.
Mais la production a chuté l’année dernière à 20.000 tonnes. Ceci, pour l’avis des producteurs, est dû au non-accompagnement de la filière café par le gouvernement et la baisse du coût des matières premières sur le marché. Pourtant, le café est la plus grande production de trois grandes régions du Cameroun dont le Nord-Ouest, l’Ouest et le Littoral.
Mais afin de remédier à cette situation, les producteurs ont opté pour des méthodes novatrices en sortant de la production du café dit traditionnel. Les caféiculteurs Camerounais ont décidé d’expérimenter de nouvelles variétés de café comme le mélange entre l’arabica et le robusta, les gold-robusta-arabica. C’est le cas dans la région du Nord-Ouest, ou le café, pour obtenir une saveur particulière, est cultivé parmi les kolatiers.
Frederick Achuck , producteur de café : « ce café appelé café arabica, provient de la région du Nord-Ouest. C’est en fait 100 % d’arabica des grasfields, un café qui est cultivé entre les arbres qui produisent de la cola. »
A la recherche du meilleur café possible
Pendant ce temps dans le Moungo, dans les régions du Littoral et de l’Ouest, on opte pour le mélange de variétés de café, notamment l’arabica, le gold et le robusta.
« Ce café est appelé le « ménage à trois ». Il est cultivé dans le Moungo, précisément à Nkongsamba, autour des montagnes. On a ici l’arabica, le robusta et le Nlonako Gold qu’on trouve essentiellement dans le Moungo. C’est pour cela que nous pensons que ce café détient plusieurs vertus. En dehors de se limiter aux deux autres cafés que nous connaissons, on a trouvé l’astuce qui fait de ce café un café fétiche », souligne Alvine Thiom, productrice de café.
Ces nouvelles variétés ont été présentées aux consommateurs Camerounais lors du « Festicoffe », qui a eu lieu dans 23 villes camerounaises. Les consommateurs pour leur part n’ont pas manqués de remarquer qu’au fil du temps, le café camerounais a particulièrement changé compte d’ajout d’aromes particuliers.
Chantal Boum, consommatrice de café et visiteuse au « Festicoffe » : « c’est un très bon café. C’est mélangé avec l’arabica, vital, et puis je crois robusta. Ça a un très bon goût. Même son arôme est très élevé. »
Bouma Anyéré, lui aussi visiteur : « ah oui ! Ah oui ! Ce café est meilleur que « Starbuk » des Etats-Unis. Le goût est exquis, permettez l’expression. C’est pour cela que je prends ma pause pour venir goûter ce bon café. »
Si les producteurs se sont lancés à l’assaut de la production de nouvelles variétés et du marché mondial, le défi reste pour le gouvernement la relance du secteur avec l’augmentation de la capacité de production de 20 à 40.000 tonnes d’ici 10 ans. Ce qui reste une autre paire de manches.