Présidentielle au Gabon: victime du pétrole, Port-Gentil redoute "la moindre étincelle"

Quelques jours avant l‘élection présidentielle gabonaise, dans la cité pétrolière de Port-Gentil, frappée par la chute des prix du baril, les violences post-électorales de 2009 sont encore dans tous les esprits. Les craintes d’une situation similaire demeurent dans les esprits.

La colère monte à Port-Gentil, deuxième ville du Gabon avant l‘élection présidentielle du samedi 27 août. La capitale économique est frappée par la chute des prix du baril et souffre de la chute des cours du pétrole qui a fait la fortune de la ville… et aujourd’hui son malheur.

“Pour nous, nous partions de 2004 à plus de 500 employés, aujourd’hui nous avons été frappé à plus de 75 pour cent de réduction des effectifs’‘. Selon Raymond MBOKO MAVOUNGOU, responsable d’ecm gabon.

Depuis le début de la crise, en 2014, le syndicat des salariés du pétrole dénombre 2.500 licenciements rien que parmi ses adhérents, non seulement au sein des majors comme Shell mais aussi de leurs prestataires.

‘‘Si ces personnes manifestent leur frustration dans les urnes, et bien ca peut être dommageable pour le candidat du gouvernement en place.” Explique Sylvain MAYABI-BINET, secrétaire général adjoint de l’organisation nationale des employés du pétrole (onep).

En 2009, des violences ont éclaté à Port-Gentil après l’annonce de l‘élection d’Ali Bongo, qui prennait la place de son père. Fabrice MOUBAMBA travaillait pour une société américaine de forage. Il a ouvert un bar après avoir été licencié.

‘‘Je suis obligé de faire cela pour subvenir aux besoins de ma famille. Je souhaiterai simplement que le scrutin du 27 se passe dans la bonne ambiance et que celui qui aura perdu accepte qu’il a perdu ‘’.

Au Gabon, plus petit membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avec 214.000 barils/jour en juin 2016. Mais l’or noir a fait la fortune de Port-Gentil.

La chute mondiale des cours, le ralentissement de l’activité des compagnies – Total, Shell, Maurel⪻om, Perenco,..., avec ses conséquences sur les sociétés de service – Schlumberger, Halliburton… a mis KO toute l‘économie de cette ville de 140.000 habitants.

“Le nombre de frustrés est suffisamment important pour que la moindre étincelle amène les gens dans la rue”, redoutent des syndicalistes.
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