De nombreuses réactions fusent après la découverte dimanche sur une plage de l‘île touristique de Sainte-Marie (nord-est) de Madagascar des corps de deux bénévoles français. Un crime odieux pour les autorités françaises et malgaches qui pourrait impacter sérieusement sur le tourisme de l‘île.
Madagascar : réactions après le meurtre de deux bénévoles français
Les deux Français, (un homme et une femme d’une vingtaine d’années) travaillaient depuis quelques mois pour l’association malgache Cétamada, qui œuvre pour la protection de l’environnement et des mammifères marins. Leurs corps, retrouvés à 150 mètres d’une boite de nuit dans laquelle ils auraient passé la soirée portaient des traces de blessures à la tête, selon le maire de l‘île de Sainte-Marie.
‘‘Les deux corps “portaient des traces de blessures à la tête’‘, a déclaré Bessaou Ismak Ado Crophe, qui s’est rendu sur les lieux.
“Tout le gouvernement condamne cet acte et on vous rassure que toute la lumière sera faite sur cette affaire et que ce n’est pas représentatif des problèmes ici à Madagascar. C’est un acte isolé. Madagascar c’est l‘île au trésor, c’est un havre de paix et tout le monde peut venir.” S’est exprimé Roland RATSIRAKA, ministre du tourisme de Madagascar.
‘‘Les autorités françaises sont en contact avec les familles des victimes’‘, a-t-il ajouté sans plus de précisions.
Une équipe de la section de recherche criminelle de la gendarmerie s’active aux côtés des autorités locales.
“Vu les constatations (NDLR: constat de décès), il va sans dire que c’est un double meurtre, ce qui est à déterminer tout simplement, c‘était quoi le mobile.” Selon le Commandant Rajaonson, chef de la section de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
Un ‘‘acte barbare’‘ pour le vice-président de Cétamada et consul honoraire de France à Sainte-Marie, Jean-Jacques Ravello.
“Cela fait 15 ans que l’on fait venir des dizaines d‘éco-bénévoles et il n’y a jamais eu de problèmes de cette envergure”, a-t-il déploré.
“Cela fait 35 ans que j’habite à Sainte-Marie et je n’ai jamais eu ce sentiment d’insécurité, la population est généralement pacifique ; c’est justement ce qui nous bouleverse. Tous les éco-volontaires ont été regroupés dans un même endroit. Ils sont choqués psychologiquement”, a-t-il poursuivi.
Les habitants de l‘île ne cachent pas leurs inquiétudes face à l’impact que pourrait avoir une telle situation sur le tourisme sur l‘île.
“Je suis née à Sainte Marie, ça fait 64 ans que je vis ici, je n’ai jamais vu une chose pareille. Une plage c’est fait pour se détendre, J’ai jamais vu ça, mais maintenant j’ai peur je me demande pourquoi on a fait ça. Nous qui sommes ici, nous avons peur pour nous et pour les touristes. J’habite sur une île et si les touristes ne viennent plus, nous n’aurons plus rien à manger.” Craint Ginette, habitante de l‘île.
“Si les touristes ne viennent plus, nous n’aurons plus rien à manger”, ajoute une autre habitante de l‘île.
Cette île, réputée pour sa nature préservée et ses rassemblements de baleine à bosse, est située au large des rivages nord-est de Madagascar, dans l’océan Indien.
Des éco-bénévoles français viennent chaque année à Madagascar pour travailler en tant que guides touristiques ou scientifiques. Ils animent notamment des sorties en mer et les observations de baleines.
Selon le maire de Sainte-Marie, c’est la première fois que des ressortissants français sont retrouvés morts sur cette île dans ces circonstances.
En 2012, un couple de Français avait été retrouvé mort sur une plage à Tuléar, ville côtière du sud-ouest de Madagascar. Deux Malgaches avaient été condamnés en octobre 2015 aux travaux forcés à perpétuité pour l’assassinat de ce couple de restaurateurs dont les corps avaient été retrouvés affreusement mutilés.
En 2013, deux autres Français, soupçonnés du meurtre d’un jeune garçon malgache, avaient été brûlés vifs sur l‘île de Nosy Be (nord).