Ahmed Al Faqi Al Mahdi, le djihadiste accusé de la destruction du patrimoine culturel de Tombouctou est jugé devant la CPI. Son procès reprendra lundi prochain après des mois d’interruption.
CPI : le procès d'Ahmed Al Faqi Al Mahdi reprend le lundi prochain
En 2012, Tombouctou, ville du nord mali, perdait son riche patrimoine historique, détruit par des groupes liés à Al Quaïda. Quatorze mausolées datant des XVè ET XVIè siècles ont été réduits en tas de gravas. Les observateurs espèrent que le procès délivrera un message fort contre la destruction de biens culturels.
“C’est la première fois que cette Cour peut défendre le patrimoine culturel d’une communauté, lui reconnaître sa véritable importance, et contribuer à lutter contre le fléau qui la touche et qui est trop souvent le prélude aux pires exactions contre les populations “ a déclaré Fatou Bensouda, procureur de la CPI
Depuis le départ des djihadistes, la reconstruction des tombeaux de Tombouctou a repris. Des architectes s’appuient sur les documentations des historiens et autres photos restantes des mausolées.
“Nous avons trouvé heureusement après la destruction, des restes de mur qui sont là. On a fait des relevés. Ça, c’est déjà une première base d’informations. Nous avons des informations recueillies auprès des populations, auprès de la mission culturelle, de la DNPC, pour avoir les anciennes photos, les documentations auprès des historiens qui sont ici à Tombouctou.” Mamadou Koné, architecte
Des travaux ont également cours pour la numérisation des manuscrits. À l’ouverture du procès, Ahmed Al Faqi Al Mahdi pourrait plaider coupable et demander pardon aux habitants de Tombouctou. Fondée entre le Ve et le XIIe siècle par des tribus touareg, tirant sa prospérité du commerce caravanier, Tombouctou est devenue un grand centre intellectuel de l’islam, qui a connu son apogée au XVe siècle.