Cette réflexion est de Ventures Africa pour qui de nombreux pays africains, notamment le Nigeria laissent s‘étioler des chances de remporter des médailles aux Jeux olympiques en n’assurant pas une bonne politique d’encadrement.
"Dans quelques années, le Nigeria ne participera plus aux JO"
Comment l’Afrique se voit arracher ses athlètes prometteurs. Cette problématique reste une actualité surtout en cette période olympique où des athlètes d’origines africaines enflent les délégations d’autres pays. Le cas le plus frappant reste celui du Nigeria qui compte sept de ses “fils” dans la délégation bahraine, sur les 35 athlètes de ce pays.
Pour Bambo Akani, le fondateur du blog nigérian Making of Champions qui accordait une interview à Ventures Africa, il faut faire face à la réalité : “dans quelques années, le Nigeria ne participera plus aux Jeux Olympiques”. Un constat emmené suite aux désertions des athlètes africains, notamment ceux du Nigeria vers des délégations étrangères.
Une fuite de ces “champions” qu’il faut expliquer par le manque de moyens financiers, les infrastructures archaïques, le manque de suivi médical ou souvent la démission de certains comités olympiques, fait savoir le site Quartz Africa. Depuis quelques années en effet, plusieurs pays comme le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, le Danemark, les États-Unis et depuis peu le Bahrein favorisent une meilleure assistance des athlètes et une naturalisation rapide souvent accompagnée de facilité d’hébergement.
Bien sûr, cela y va de retour fructueux pour ces pays d’accueil. Le Bahrein a par exemple raflé une médaille d’or et une autre d’argent aux Jeux de Rio, grâce respectivement à Ruth Jebet (3 000 m steeple) et Eunice Kirwa (marathon), deux athlètes nées au Kenya. D’autres athlètes concourant sous les couleurs du Bahrein ont également fait bonne impression à Rio. La Nigériane Kemi Adekoya a échoué aux portes de la finale du 400 m haies quand sa ompatriote Edidiong Odiong, 19 ans, s’est arrêtée à la demi-finales du 200m.
Pour l’instant cependant, aucune médaille au compteur des médailles pour le Nigeria. “Lorsque vous demandez à vos athlètes de se sponsoriser eux-mêmes, que vous les laissez au milieu d’un aéroport à l’étranger, que vous ne les nourrissez pas, que vous ne leur prodiguez pas un environnement compétitif et interactif, vous détruisez leurs rêves”, se désole la journaliste nigériane Hadassah Egbedi dans les colonnes de Ventures Africa.
Heureusement, dans cette grisaille, des pays comme le Kenya, l‘Éthiopie ou encore l’Afrique du Sud permettent à l’Afrique de s’orner de métal.