Le Nigeria doit s’attendre à lutter contre un Boko Haram beaucoup plus redoutable. C’est un avertissement d’un expert de la lutte contre le terrorisme.
Le groupe terroriste nigérian Boko Haram a un nouveau leader
Cet avertissement survient après l’annonce mercredi par l’Etat islamique de la nomination d’un nouveau chef à la tête du groupe islamiste nigérian. En 2015, Boko Haram faisait allégeance au groupe Etat islamique, dont le porte-parole, Abou Moussab al-Barnawi, est le nouveau leader de sa branche ouest-africaine.
Alors que signifie ce changement de direction ? Interrogé par Africanews, Martin Ewi, expert en sécurité à l’ISS Afrique, répond comme suit :
“Ce changement de direction est vraiment un changement pour montrer le rajeunissement du groupe, parce que vous avez entendu des allégations récentes, en particulier en provenance du Nigeria, selon lesquelles le groupe a été sérieusement affaibli, sinon sérieusement défait. Il y a aussi eu des rumeurs d‘éclatement au sein du groupe, etc. Je pense donc que la confirmation d’Abou Moussab al-Barnawi à la tête de cette organisation vise à montrer que le groupe est toujours un groupe avec lequel il faut compter, qu’il est encore un groupe solide.”
Selon Martin Ewi, l’alliance entre Boko Haram et l’Etat islamique, le bras nigérian du groupe djihadiste, va donner naissance à une équipe plus difficile à vaincre, dans la mesure où des combattants étrangers sont susceptibles de rejoindre ses rangs.
Martin Ewi : “je pense que s’ils ont choisi al-Barnawi, c’est parce que cela leur permettra de faire appel à plus de comabttants étrangers au sein de Boko Haram. Et cela pourrait signifier plus de danger, plus de force pour le groupe, mais plus de danger pour les Nigérians, parce que le groupe va accroître ses activités, la violence va augmenter.”
Pour l’heure, l’on n’a aucune nouvelle d’Abubakar Shekau (voir image), le leader de Boko Haram. Sa dernière apparition publique en août 2015 lui avait permis dissiper les rumeurs sur sa mort.
Les membres de Boko Haram ont massacré depuis 2009 plus de 20.000 personnes dans leur insurrection dans le nord du Nigeria et certains de ses pays voisins.