Sénégal : les parents boudent leurs enfants chassés de la rue

Le gouvernement a décidé d’en finir avec le phénomène des talibé, du nom de ces enfants qui squattent les artères de la capitale Dakar.

Près de 300 talibés ont été recueillis dans ce centre depuis le lancement de la campagne d‘éradication du phénomène des enfants mendiants des rues de la capitale sénégalaise il y a un mois. Malgré l’appel lancé par les autorités aux parents, seuls 70 enfants ont pu retourner dans leurs familles. Les jumeaux de Fatou font partie de cette minorité. Il y a quelques semaines encore, toute la famille mendiait dans la rue.

« Chaque jour, on t’humilie, on t’arrête devant les gens avec lesquels tu t’es familiarisé, raconte-t-elle. Ce n’est pas du tout bien. C’est à cause de cela que j’ai quitté la rue. J’ai honte d‘être arrêtée devant des gens que je connais ».

À côté du discours répressif de l‘État, qui a criminalisé l’exploitation de la mendicité d’autrui pour protéger les mineurs, le gouvernement expérimente des mécanismes d’accompagnement pour assurer l‘éradication du phénomène des talibés. « On est en train d’appuyer les marabouts, pour la prise en charge des enfants aussi bien médicale, qu’en denrées alimentaires ; pour que les enfants ne retournent plus dans la rue. Les enfants qui sont de nationalité sénégalaise, s’ils souhaitent aller à l‘école, ont les appuie dans ce sens aussi », déclare Mme Ba, une des assistantes sociales du Centre Gindy.

Difficile pour l’instant d’apprécier l’impact de cette politique de sécurité sociale particulière. Mais les 30 000 enfants de la rue recensés à Dakar semblent s‘être volatilisés en l’espace de quelques semaines.
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