Le gouvernement afghan vivement interpellé après la mort d’une adolescente brûlée vive, alors qu’elle était enceinte, à cause d’un conflit familial.
Une adolescente afghane brûlée vive
Zahra, mariée à 12 ans est décédée samedi à l‘âge de 14 ans, suite à ses blessures dans un hôpital de Kaboul, où elle avait été transportée depuis sa province de Ghor, dans le centre montagneux et isolé de l’Afghanistan.
Le porte-parole du gouverneur de la province d’où est originaire l’adolescente a fait savoir que : « Zahra avait été donnée à sa belle-famille en échange d’une nouvelle épouse pour son père, qui a pu épouser la sœur du mari de Zahra ».
Selon plusieurs témoins, Zahra était maltraitée et souvent battue. Cependant, les versions divergent sur les conditions dans lesquelles elle a été brûlée.
A en croire le porte-parole du gouverneur, elle se serait « immolée par le feu ». Toutefois, son père lui, soutient que sa fille était maltraitée depuis le jour de son mariage et a été tuée par sa belle-famille, selon la chaîne de télévision Tolo.
Dans ce contexte morose, plusieurs ONG sont montées au créneau pour crier leur exaspération face à cette tragédie, qui n’est pas la première dans le pays. La présidente de la Commission indépendante des Droits humains en Afghanistan (AIHRC), Sima Samar, a réclamé une « enquête sérieuse pour rendre justice à la victime ». L’Organisation Save the Children, lui a emboîté le pas, en demandant, mercredi, au gouvernement afghan de mettre un terme aux mariages précoces dans le pays.
Des interpellations qui ne passeront sûrement pas comme lettre à la poste. Car, il existe dans le pays, un système (badal) qui permet d‘échanger des filles pour marier les hommes et éviter ainsi une dot coûteuse. Aussi, le badal permet d’offrir une fille en règlement d’un différend entre deux familles.
L’an passé, il y a eu 235 cas de mariages précoces, concernant pour moitié des filles de 11 à 15 ans dans 7 % des cas , elles n’avaient que 7 à 10 ans.