Le président Salva Kiir appelle son rival Riek Machar au dialogue

Le président sud-soudanais “ne veut plus d’effusion de sang dans le pays”. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a invité son vice-président Riek Machar à la table de discussions pour trouver une issue à la nouvelle crise qui les oppose.

Salva Kiir, le président sud-soudanais joue la carte de la réconciliation. Ce jeudi, lors de sa première apparition publique depuis lundi, où il avait appelé à un cessez-le-feu, le numéro un du Soudan du Sud a demandé à son rival, le vice-président Riek Machar, de le rejoindre pour un dialogue. C‘était lors d’un point presse dans l’enceinte du palais présidentiel à Juba, auquel participaient également le président de la Commission de surveillance et d‘évaluation de l’accord de paix signé le 26 août 2015, l’ex-président du Botswana Festus Mogae, et l’envoyé spécial de l’Union africaine, l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré.

“Je veux que Riek Machar, premier vice-président de la République, soit à mes côtés afin que nous puissions tracer la route à suivre”, a déclaré Salva Kiir qui a en outre affirmé ne plus vouloir “d’effusion de sang au Soudan du Sud”.

Toutefois, et le chef de l‘État en est conscient, cette requête adressée à son rival est, pour l’heure, quasi-incertaine. De fait, Riek Machar dont la “base a été détruite”, se cache depuis mercredi non loin de Juba. Selon un de ses porte-paroles, sa vie “est en danger”.

Un climat de méfiance que Salva Kiir cherche apparemment à détendre. “J’ai parlé à Riek Machar aujourd’hui dans la matinée et je lui ai dit de venir, mais il était difficile pour lui d’accepter”, a reconnu Kiir, assurant néanmoins que les ministres proches de ce dernier étaient sains et saufs dans des hôtels à Juba. Relativement à la sécurité de son vice-président, le président sud-soudanais a promis être “prêt à protéger M. Machar s’il vient”, ainsi que ses ministres et officiers.

Toujours dans la même lignée, Salva Kiir annonçait mercredi l’amnistie pour les ex-rebelles ayant été impliqués dans les violences de vendredi à lundi dernier, dans la capitale Juba.

Aucun bilan officiel n’est pour l’instant disponible sur ces quatre jours d’extrêmes violences qui ont opposé les hommes de Salva Kiir à ceux de son rival Riek Machar, mais les Nations unies estiment à un peu plus de 272 dont 33 civils, les personnes qui en sont mortes et plus d’une trentaine de milliers de déplacés.

A présent, malgré le cessez-le-feu respecté par les deux parties, la communauté internationale craint tout de même une réplique de la guerre civile qui a déchiré le Soudan du Sud entre décembre 2013 et août 2015. Des pays comme l’Allemagne, ou encore l’Ouganda, ont commencé à évacuer leurs populations.
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