De jeunes entrepreneurs camerounais passionnés de technologie ont décidé de mettre des engins volants sans pilote, communément appelés “drones” au service du développement de leur communauté.
Cameroun : des drones au service du développement local
Mathieu Onguéné est l’un de ces jeunes entrepreneurs. Il vit à Ebolowa, dans le sud du pays. Ses drones, il les propose pour accomplir certaines activités telles que la surveillance des grandes plantations ou les chantiers de construction, moyennant une commission qui varie entre 170 et 250 dollars.
Au regard de la qualité des vues que permettent ses drônes, Mathieu s’intéresse désormais aussi au marché local du tourisme.
“ Mon usage au niveau des drones c’est principalement la cartographie au niveau des communes, indique-t-il. Et évidemment ça aide aussi à mettre en valeur certains sites touristiques parce que certains sites vus de haut ont un impact beaucoup plus important.”
Au Malawi, l’UNICEF a récemment lancé un projet où les drones conduiraient des tests de dépistage du sida et des résultats entre les hôpitaux et une clinique en zone rurale, d’accès difficile. Des expériences comme celles-là peuvent être reproduites au Cameroun, explique William Elong, qui travaille sur la fabrication locale de drones abordables.
“ Il y a beaucoup de démarches aujourd’hui au Cameroun pour concevoir des drones localement, précise William Elong. Il y a beaucoup de compétences, nous ne sommes pas les seuls. Justement ce que nous réussissons à faire avec ce projet c’est que nous avons besoin de financement pour fédérer tout ce monde là autour d’un projet. Et se dire il y a des compétences de part et d’autres : allons tous dans le même sens.”
La création d’un marché local de drones devrait faire émerger de nouveaux problèmes, avertissent les experts. Le moindre d’entre eux n’est sans doute pas l’absence de loi spécifique à l’utilisation de ces appareils au quotidien, selon l’expert en technologie Beaugas-Orain Djoyum.
“Aujourd’hui le défi pour le Cameroun est de réglementer, de mettre en place une réglementation de l’usage de ces drones, dit-il. Par exemple il faut pouvoir identifier les drones qui circulent. Il faut également pouvoir définir les zones où un drone ne peut pas circuler.”
Malgré le vide juridique, le champ de pénétration des drones est de plus en plus large. L’armée camerounaise n’hésite pas à avoir recours à cette technologie sans pilote pour repérer plus facilement les positions des combattants de Boko Haram.