« Il n’y aura pas d’amnistie pour les crimes contre l’humanité. » C’est par ces mots que le gouvernement d’union nationale, reconnu par la Communauté internationale, basé à Tripoli, en Libye, a contredit celui de Tobrouk, à propos du sort réservé à Saïf al-Islam Kadhafi, l’un des fils de Mouammar Kadhafi, le guide libyen tué en 2011.
Le rififi autour de Saïf al-Islam Kadhafi continue
En effet, Saïf al-Islam Kadhafi avait, on s’en souvient, été condamné à mort en juillet 2015 à Tripoli, pour les violences enregistrées lors de la révolution qui a vu la chute de son père.
Mais il se trouve que l’accusé est en ce moment détenu à Zenten, région contrôlée par le Parlement installé à Tobrouk, grand rival du gouvernement d’union du Premier ministre Fayez el-Sarraj (voir photo).
Le chef de la brigade qui avait en charge la détention du fils de Kadhafi, le colonel Ajmi Al Otairi, a laissé entendre que Saïf al-Islam bénéficie de la loi d’amnistie nationale, qu’il est libre mais qu’il se trouve toujours à Zenten, dans un lieu sûr.
Propos qui fâche du côté de Tripoli, où l’on s’empresse de préciser que « ces déclarations donnent l’impression qu’il est possible à tout auteur de crimes commis sous le régime déchu ou après son renversement, d‘échapper à la sanction. » Et d’ajouter qu’il ne peut y avoir « de prescription pour les crimes contre l’humanité ».
Les avocats de Saïf al-Islam avaient récemment indiqué sa libération, prétextant que leur client avait déjà été jugé chez lui et qu’il ne peut pas être jugé deux fois pour les mêmes crimes.
Les autorités de Zenten ont toutefois mentionné vendredi dernier que le fils de l’ex-homme fort de Libye est bel et bien emprisonné dans leur zone, démentant au passage sa libération.