Les Britanniques ont décidé à 51,9% de quitter l’Union européenne. Le référendum sur le Brexit organisé jeudi a été marqué par une participation importante (72,2%). Ces résultats marquent un désaveu pour David Cameron qui a annoncé vendredi son intention de démissionner de ses fonctions de Premier ministre.
[Direct] Brexit : l'UE veut que Londres lance la procédure de sortie "dès que possible"
Il laissera à un autre le soin d’engager les négociations de sortie de l’UE. “Les Britanniques ont pris une décision claire (...) et je pense que le pays a besoin d’un nouveau leader pour prendre cette direction”, a déclaré David Cameron, qui avait milité pour le maintien dans l’UE. Il a précisé qu’il resterait en place jusqu‘à l’automne et la désignation d’un nouveau leader par son Parti conservateur lors de son congrès en octobre.
Dans la foulée, les dirigeants des institutions de l’UE ont pressé vendredi le Royaume-Uni de lancer “dès que possible” la procédure de sortie du pays. “Nous attendons maintenant que le gouvernement du Royaume-Uni rende effective cette décision du peuple britannique dès que possible”, ont écrit les présidents du Conseil européen, Donald Tusk, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du Parlement européen, Martin Schulz, et le Premier ministre Néerlandais Mark Rutte dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
“Nous nous tenons prêts à lancer les négociations rapidement avec le Royaume-Uni en ce qui concerne les termes et conditions de son retrait de l’Union européenne”, ont-ils ajouté dans un communiqué commun, estimant que tout report “prolongerait inutilement l’incertitude”.
Les règles existent pour que la procédure se déroule “de façon ordonnée”. Jusqu‘à la fin de la procédure, le Royaume-Uni “reste un membre de l’UE, avec tous les droits et obligations qui en découlent”, expliquent encore les quatre présidents.
Les quatre dirigeants disent “regretter” la décision des Britanniques mais ils la “respectent”. La situation est “sans précédent” mais “l’Union des 27 Etats membres se poursuivra”, ont-ils assuré. “Nous resterons forts et soutiendrons les valeurs au coeur de l’UE de promotion de la paix et du bien-être de ses peuples”, concluent-ils.
Les résultats montrent un pays divisé, avec Londres, l’Ecosse et l’Irlande du Nord qui voulaient rester, tandis que le nord de l’Angleterre ou le Pays de Galles ont largement voté contre.
Entré dans le bloc européen en 1973, le Royaume-Uni est le premier pays à le quitter le bloc après 60 ans de construction européenne. Le départ de la cinquième puissance économique mondiale a fait plonger la livre britannique, tombée à un plus bas depuis 1985, mais aussi l’ensemble des Bourses européennes qui se sont effondrées de près de 10%. La Bourse de Paris plongeait de près 10% vendredi matin.
Les chefs de la diplomatie des six pays fondateurs de l’Union européenne se réuniront samedi à Berlin pour évoquer les conséquences du référendum britannique, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères.
Le président du Parlement
européen Martin Schulz a déclaré vendredi vouloir parler avec la chancelière allemande Angela Merkel afin d‘éviter une “réaction en chaîne”.
Un Conseil des ministres extraordinaire se déroulera à l’Elysée à 16 heures. François Hollande a appelé solennellement vendredi à un “sursaut” européen pour parer le “choix douloureux” des Britanniques. La chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle pris acte du “coup porté à l’Europe” par le Brexit et annoncé avoir invité lundi à Berlin le président français François Hollande, le Premier ministre italien Matteo Renzi et le président du Conseil européen Donald Tusk.
Conséquence directe du Brexit, Nicola Sturgeon, Première ministre de la région septentrionale du Royaume-Uni a annoncé que la possibilité d’un second référendum d’indépendance de l’Ecosse est “sur la table”, constatant que ses habitants avaient voté majoritairement contre le Brexit.