Quelque 300 élèves de l‘École fondamentale et du lycée communal de Ruziba I, au Burundi, ont été suspendus pour une période indéterminée, pour avoir griffonné une photo du président Pierre Nkurunziza.
Burundi : des gribouillages sur des photos de Pierre Nkurunziza à la base du renvoi de 300 collégiens
Toutes les salles de classe de 8e année de l‘École fondamentale et du lycée communal de Ruziba I, dans la périphérie sud de Bujumbura, sont closes depuis le vendredi. Les 300 locataires de ces classes ont été interdits de cours après qu’il a été découvert dans une quarantaine de livres des photos gribouillées et des injures à l’encontre du président burundais Pierre Nkurunziza. Dans certains livres, les yeux du chef de l‘État ont été troués.
La direction de l‘établissement a enjoint tous les élèves de la 8e année (entre 14 et 16 ans, Ndlr) de “dénoncer les responsables de ce crime”, au risque de ne pas reprendre les cours. Une situation préoccupante pour les parents d‘élèves, mais également pour les professeurs de l‘établissement. “Hier (mercredi), au cours d’une rencontre avec la direction, nous avons demandé pardon, nous avons proposé d’acheter de nouveaux manuels scolaires, mais la direction n’a rien voulu savoir”, a déclaré un parent d‘élève. “C’est terrible, nous ne savons pas ce qui va se passer”, ajoute-t-il.
Un professeur, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, ne s’est pas montré plus rassurant. “Tout le monde a peur, car c’est le SNR (Service national de renseignement, qui dépend directement de la présidence, ndlr) qui a pris l’affaire en mains et ce sont des soldats de la position de Ruziba qui sont venus fermer à clé toutes les classes de 8e année”, a-t-il indiqué.
Le directeur de l‘établissement s’est refusé à tout commentaire, se contentant juste de déclarer qu’“une solution a été trouvée”. Toutefois, aucune date d’un retour des collégiens en classe n’a été communiquée.
Le quartier de Rubiza, dans lequel est situé l‘établissement est un secteur réputé être un fief de l’opposition.
Depuis avril 2015, le Burundi fait face à une violente crise, consécutive à la volonté du président Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat, contrairement aux recommandations de l’accord d’Arusha. Le bilan de ces violences s‘élève à plus de 500 morts et quelque 270.000 déplacés.