Le NLC (Nigeria Labour Congress) a défié mercredi l’interdiction de manifester contre la hausse des prix du carburant malgré l’interdiction de faire grève, ordonnée par un tribunal nigérian.
Nigeria : un syndicat défie l'interdiction de manifester contre la hausse des prix du carburant
La décision de la Cour industrielle nationale visait à annuler l’ordre de grève lancé par le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), à la suite d’une plainte déposée par le ministre de la Justice, Abubakar Malami.
“Cette cour a ordonné que le statut quo soit maintenu à partir du 17 mai 2016. Les prévenus sont, par conséquent, empêchés de mettre leur menace de grève à exécution”, a déclaré le juge Babatunde Adejumo.
“Le gouvernement s’est pleinement assuré qu’il n’y aura pas de grève demain. Encore une fois, nous tenons à signaler aux Nigérians que la Cour industrielle a donné une injonction qu’aucune grève ne devrait se tenir demain par le NLC (Nigeria Labour Congress) et le TUC (Trade Union Congress). Ce jugement a été rendu tôt ce matin. Il est donc clair que si quelqu’un se met à faire la grève, il le fera illégalement”, selon David Lawal, secrétaire du gouvernement.
Le NLC et le TUC, deux syndicats de travailleurs ont appelé à une grève nationale illimitée à compter de mercredi, jusqu‘à ce que le prix de l’essence à la pompe, 145 nairas (0,64 euro) le litre, soit abaissé à 86,50 nairas (0,38 euro).
‘‘Le fait est que la voix des masses est la seule opposition au gouvernement. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans les discussions. Malheureusement, ils ont insisté pour retenir 145 nairas (0, 64 euros) (...) les pauvres deviennent plus pauvres alors que les riches deviennent plus riches”, a justifié Adesegun Raheem du NLC.
‘‘C’est essentiel, parce que l’avenir de ce pays se trouve effectivement entre les mains des enseignants. Nous sommes le gardien de la jeune génération et ce, en vertu de notre position pertinente. (...) Nous avons toutes les raisons de nous joindre à la lutte qui va conduire à l‘émancipation du Nigeria”, a renchéri Akintoye Hassan du syndicat national des enseignants.
Une production pétrolière en berne
Le mouvement annoncé fait suite à la décision du gouvernement de mettre un terme aux subventions de l’essence, afin de résorber une partie de la crise économique et financière causée par la chute mondiale des cours de pétrole, principale source de revenus de l‘État et de réserves en devises.
Le sous-secrétaire d‘État au Pétrole, Emmanuel Kachikwu, a déclaré lundi que la production de brut avait encore baissé à 1,4 million de barils par jour, notamment en raison des récentes attaques contre des installations pétrolières dans le delta du Niger. Or, le budget 2016 est basé sur une production de 2,2 millions de barils par jour.
Selon des documents judiciaires mis à la disposition de la presse nigériane locale, “le gouvernement fédéral, les États et les administrations locales perdraient des milliards de nairas de ressources, causant des souffrances innombrables et des problèmes de sécurité inimaginables à travers le pays”, si la grève venait à être maintenue.
Le ministère nigérian du Travail et les syndicats concernés ont entamé lundi des pourparlers à huis clos, mais ils n’avaient pas réussi à se mettre d’accord à la fin de la session, mardi au petit matin. Des pourparlers qui devraient se poursuivre jusqu‘à un accord entre les différentes parties.