Les autorités égyptiennes ont remis à l’Italie des relevés téléphoniques qui concernent 13 personnes soupçonnées dans l’affaire du meurtre de Giulio Regeni, du nom de cet étudiant doctorant retrouvé mort début février dernier au Caire.
Affaire Regeni : l'Egypte remet à l'Italie des relevés téléphoniques
La collaboration des autorités égyptiennes avait plusieurs fois été critiquée par l’Italie, dans le cadre de l’enquête sur la mort de Regeni. Les enquêteurs italiens réclamaient plus de coopération de la part de leurs homologues égyptiens.
Finalement, en début de semaine, les autorités égyptiennes ont fait parvenir jusqu‘à Rome les dossiers de cinq personnes, dont Mohammed Abdullah, chef du syndicat des vendeurs de rue. L’identité des quatre autres suspects, dont les relevés téléphoniques ont été remis aux enquêteurs italiens, n’a pas été révélée. Pour l’heure, aucune information sur les raisons qui poussent l’Italie à enquêter sur le dénommé Mohammed Abdullah n’a été communiquée.
Les vendeurs de rue en Egypte ont souvent fait office d’indicateurs pour le compte de la police, au lendemain de l’insurrection de 2011, qui a vu la chute d’Hosni Moubarak. Ils attaquaient aussi les anti-Moubarak, toujours sous l’impulsion de la police, bloquant parfois les routes.
Un e-mail a été envoyé le 23 mars dernier, depuis la boîte électronique de Regini. La police italienne a de ce fait sollicité l’aide de Google, afin de remonter jusqu‘à la personne qui a piraté le compte de l‘étudiant assassiné, mais aussi savoir pourquoi elle l’a fait.
Selon des associations de défense des droits de l’Homme, Giulio Regeni a été séquestré puis torturé par des membres des forces de sécurité égyptiens. Ce que rejettent en bloc les autorités d’Egypte.
D’après trois responsables des servies des renseignements égyptiens, ainsi que trois sources policières, l‘étudiant avait été arrêté par la police égyptienne, puis emmené dans des locaux de la Sécurité intérieure, le jour même où sa disparition avait été signalée par ses amis. Le ministère égyptien de la Sécurité rejette cette affirmation en bloc. Suite à ces révélations, des plaintes pénales ont été déposées par deux personnes contre le chef de la police du Caire.
Giulio Regeni avait été vu pour la dernière fois par ses amis le 25 janvier dernier. Son corps avait été retrouvé le 3 février aux abords d’une route dans la périphérie de la capitale égyptienne, atrocement mutilé.