Papa Wemba : ''entre ciel et terre''

Enterré ce mercredi 4 mai à la nécropole Entre ciel et Terre de Kinshasa en RDC, Jules Shungu Wembadio Pene alias Papa Wemba aura laissé tout un continent dans une émotion de tristesse aigüe.

Chanteur, auteur-compositeur et acteur, le sexagénaire congolais, donnait son dernier spectacle à Abidjan au Festival des musiques urbaines (Femua) lorsqu’il trouva la mort sur scène comme il en rêvait, selon l’une de ses dernières interviews.

Cette journée du 4 mai fut longue et pénible pour plusieurs fans qui sont venus du monde entier pour rendre le dernier hommage au roi de la rumba.

Après cette inhumation officielle, le corps de Papa Wemba devrait être exhumé dans les prochains jours pour un autre site, où serait érigé un mausolée en son honneur, selon les mots du gouverneur de Kinshasa lors de son oraison funèbre ce matin à la cathédrale Notre Dame du Congo.

Au moins 2500 personnes ont assisté à la messe de requiem à cette même cathédrale.

Plusieurs évêques, le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Mgr Niclas Djomo et une soixantaine de prêtres étaient présents.

En tout cas, plusieurs membres de la SAPE (Société des Ambianceurs et des personnes élégantes) venus témoigner de leur attachement au père fondateur, Papa Wemba, veulent y voir l’acceptation de leur maître par Dieu, disent-ils.

La carrière de l’artiste fut riche. En 1969, il aide à créer le Zaïko Langa Langa, un groupe leader de la musique zaïroise des années 70. En 1975, constitue son propre groupe, Isifi Lokolé. Juste un an après survient Yoka Lokolé, un groupe d’une durée éphémère.

Enfin la stabilité en 1977, quand il crée Viva la Musica, le groupe d’une dizaine de musiciens a subi plusieurs mutations. C‘était l’année de la révélation pour l’artiste qui a vu son label parcourir tout le continent africain, et même au-delà.

Vers 1979, il fait un rapprochement avec l’orchestre Afrisa International de Tabu Ley, aussi star de la musique zaïroise. En 1980, c’est le boom, il vend son tube ‘‘Analengo’‘ à 60.000 exemplaires.

L’artiste compte parmi ses œuvres une soixantaine de 45 tours et plusieurs albums.

Aujourd’hui, il laisse derrière lui une femme «  Maman Amazone », comme lui-même aimait l’appeler, et plusieurs enfants. Mais aussi des fans qui l’auront suivi jusqu‘à la dernière étape de sa vie sur terre. A dieu l’artiste !
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