Pendant que dans certains pays africains, les transitions démocratiques sont attendues avec ferveur ; dans d’autres, c’est plutôt le statu quo, avec des leaders qui gouvernent depuis plus de trois décennies.
Afrique : ces présidences qui se prolongent
Le 24 avril, les équato-guinées se rendent aux urnes pour élire un nouveau président. Le Président sortant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo semble bien parti pour l’emporter et perpétuer son règne à la tête de son pays , qu’il dirige depuis 36 ans.
La campagne électorale a pris fin vendredi et les leaders des petits partis de l’opposition ont déploré tout au long de cette étape leur incapacité à faire face à la machine en face.
Selon les analystes, le scénario équatoguinéen ne devrait pas être différent de celui du Tchad où le Président Deby vient de rempiler, où même du Congo , avec la prestation la semaine dernière du président Sassou.
Juste avant Sassou N’guesso, Yoweri Museveni de l’Ouganda avait prolongé son « règne » de trois décennies.
Actuellement, ils sont 6 chefs d’Etat encore aux affaires depuis plus de trois décennies, à eux seuls, ils comptabilisaient 201 années au pouvoir en 2015.
#Africa-s longest serving leaders: Some recently re-elected #Museveni #Sassou some seeking re-election #Deby #Obiang pic.twitter.com/SFCpS91Igz— Jamie Hitchen (@jchitchen) April 8, 2016
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale)
Il prend le pouvoir lors d’un coup d‘état en août 1979. Et cas de victoire, il resterait à la tête du pays au moins jusuqu’en 2022, date des prochaines élections.
Jose Eduardo dos Santos (Angola)
Il accède au pouvoir après la mort du premier président du pays en septembre 1979, soit quatre ans après l’indépendance de l’ex colonie portugaise. On lui reconnaît d’avoir grâce au pétrole assurer une « révolution » en Angola , mais les retombées n’ont pas été reparties équitablement sur l’ensemble du territoire. Eduardo dos Santos a promis de quitter le pouvoir en 2017. Une annonce à « prendre avec mesure, selon ses détracteurs, car il avait déjà promis cela par le passé sans tenir son egagement ».
Robert Mugabe (Zimbabwe)
Le « père de l’indépendance » comme l’appellent ses partisans, dirige le Zimbabwe depuis 1980.
Mugabe a par le passé partagé une partie de son pouvoir avec l’opposition, mais son emprise sur le ‘‘système’‘ étatique n’a jamais faibli. Malgré ses problèmes de santé , Mugabe a plusieurs fois assuré qu’il continuera à exercer ses fonctions de président.
Avec le soutien sans faille du parti au pouvoir, ZANU-PF, des anciens combattants et de l’armée, il a l’intention de se présenter aux élections présidentielles de 2018.
Paul Biya (Cameroun)
Avant d‘être président de la République, Paul Biya a été Premier ministre sous Amadou Ahidjo (premier président du Cameroun 1960-1982). Il ne s’est pas encore déclaré candidat pour le scrutin de 2018 mais ses partisans l’exhortent à le faire.
Il est resté au pouvoir grâce à des réformes politiques comme le système de parti unique dans les années 80 ( qu’il a aboli sous pression dans les années 90), et des victoires électorales à forte marge que ses rivaux ont qualifié de frauduleuses.
Denis Sassou Nguesso (Congo)
Il avait été installé par l’armée en octobre 1979, mais il perdra la main entre août 1992 et octobre 1997, avant son retour au pouvoir.
En 2015, il organise un référendum qui lui permet dans la foulée de prendre part à l’ élection présidentielle du 20 mars 2016 qu’il remporte. Une victoire que rejette une partie de ses adversaires qui l’accuse notamment d’avoir provoqué un « black-out » sur les moyens de communication, et surtout orchestré les intimidations et le harcèlement de certains leaders politiques. Avec ce nouveau mandat de cinq ans, Sassou N’guesso aura atteint 36 ans de ‘‘règne’‘ avant les prochaines élections présidentielles (2021).
Yoweri Museveni (Ouganda)
Il devient président de la République lorsque son groupe rebelle prend le pouvoir en janvier 1986, depuis lors, il « règne » en maître sur le pays. Il a récemment remporté l‘élection présidentielle pour un mandat de 5 ans avant les prochaines élections de 2021.