Nigeria : la CPI ouvre une enquête sur les violations des droits de l'Homme commises par l'armée et Boko Haram

Selon des médias nigérians, il s’agit de huit cas d’exactions que devrait examiner la Cour pénale internationale, dont six attribués à Boko Haram et deux autres aux forces de défense nigérianes. Les faits reprochés sont contenus dans le rapport d’activités 2015 de la procureure de la CPI sur ce pays.

Mercredi, à l’occasion de la visite d’une délégation de la CPI dans le pays, les autorités nigérianes ont tenté de se défendre en réaffirmant leur engagement à respecter les droits de l’homme dans le cadre de la guerre contre Boko Haram. Abuja a, par ailleurs, promis de prendre des mesures à l’encontre des responsables qui seraient à l’origine de telles exactions.

L’armée nigériane a plusieurs fois été accusée de massacres et d’arrestations arbitraires par des ONG internationales dans le cadre de la croisade qu’elle mène contre la secte islamiste qui a fait près de 20 000 morts depuis 2009.

Il y a queqlues jours, un haut responsable nigérian a déclaré dans le cadre de l’enquête sur des incidents qui se sont déroulés fin 2015, que près de 350 corps ont été enterrés dans une fosse commune dans le nord du Nigeria à la suite d’affrontements entre militaires et membres de la minorité musulmane chiite.

En juin 2015, un rapport d’Amnesty International a révélé une série de crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité, attribués à l’armée en rapport aux opérations contre Boko Haram. Il a indiqué que depuis mars 2011, plus de 7 000 personnes sont mortes de faim, d’asphyxie ou de torture dans des camps militaires de détention. Quelque 1 200 autres ont été appréhendées et été victimes d’exécutions extrajudiciaires.

Ledit rapport dénonce en outre la réintégration dans l’armée nigériane du général de division Ahmadu Mohammed, impliqué dans le massacre de centaines de détenus et préalablement écarté de la grande muette en 2014 pour d’autres motifs.
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