Taïwan en colère contre le Kenya

Taïwan déplore la décision du Kenya d’avoir expulsé vers la Chine huit de ses ressortissants et dépose une protestation diplomatique auprès de Pékin.

Le ton monte entre le Kenya et Taïwan. Les autorités taïwanaises n’ont pas apprécié l’expulsion vers la Chine de huit de leurs ressortissants par la police kényane. Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, qui a vivement protesté contre la décision de Nairobi, a accusé Pékin d’avoir mis la pression sur la police kényane pour que les huit Taïwanais soient expulsés vers la Chine.

En conférence de presse, Antonio Chen, qui a déploré les conditions dans lesquelles les huit Taïwanais ont été forcés à quitter le pays, raconte le film de l’expulsion de ses compatriotes. « Ils ont refusé d‘être déportés et d’ouvrir la porte. La police a donc démoli le mur et lancé des grenades à gaz lacrymogène, avant qu’une dizaine de policiers n’entrent à l’intérieur avec des fusils d’assaut », explique-t-il.

Quant à Pékin, elle s’est contentée de féliciter la démarche adoptée par la police kényane en acceptant d’embarquer les ressortissants taïwanais en Chine. Une attitude qui, aux yeux du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, respecte la politique chinoise. « Le maintien du principe d’une seule Chine est une condition préalable importante et une base nécessaire pour tous les pays du monde dans le développement des relations avec la Chine. Nous apprécions hautement le maintien de ce principe à long terme par le gouvernement kényan », a indiqué Lu Kang.

Les huit personnes concernées font partie d’un groupe de 28 Taïwanais et 49 Chinois, arrêtés en novembre 2014 par la police kényane qui les accuse d’être entrés illégalement dans le pays et d’avoir mis en place un système de fraude téléphonique. Mais 23 des 28 Taïwanais et 14 Chinois ont finalement été déclarés non-coupables, la semaine dernière, par un tribunal kényan. Leur expulsion vers la Chine a poussé Taipei à déposer une protestation diplomatique auprès de Pékin. Elle demande, par ailleurs, à Nairobi de libérer les quinze Taïwanais restants.
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