Souffrant, Hama Amadou, l’ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale nigérienne et candidat à la présidentielle de son pays a reçu des soins. Mais l’homme reste encore derrière les barreaux.
Niger : Hama Amadou reçoit des soins, mais reste en prison
Détenu depuis quatre mois dans le cadre d’une affaire de trafic présumé de bébés, Hama Amadou a reçu des soins hors de sa prison. Mais le candidat-détenu n’a pas été transféré à Niamey, selon Salah Amadou, député et membre du Moden (le parti politique d’Hama Amadou). Salah Amadou avait déclaré dans un premier temps que l’ancien Premier ministre avait été transféré par la route de sa prison de Filingué, à 180 km au nord de Niamey, vers la capitale. Finalement, il n’en est rien.
« Hama Amadou a été emmené au dispensaire de Filingué sous bonne escorte sécuritaire pour des soins en présence de son médecin traitant et ensuite ramené dans sa cellule », a tenu à rectifier hier vendredi, le député Salah Amadou. Ce dernier a tout de même mentionné la possibilité « d’une évacuation de nuit » de l’opposant vers l’hôpital de Niamey. Un proche d’Hama Amadou, qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat, a dit que « contrairement à ce que nous avions cru, Hama Amadou n’a toujours pas quitté sa prison de Filingué pour l’hôpital de Niamey. »
Ousseïni Salatou, porte-parole de la Copa 2016 (Coalition pour l’Alternance, opposition qui soutient la candidature d’Hama Amadou) a fait savoir que c’est « après plusieurs péripéties » que l‘évacuation sanitaire de M. Amadou, initialement prévue « par hélicoptère » puis « par la route », a été « annulée par une autorité du régime. » Peu de temps avant, Ousseïni Salatou affirmait que l’opposant, qui « souffre des yeux », « était malade depuis un moment et cela s’est compliqué hier (cette déclaration a été faite vendredi, NDLR). »
Le chef du Moden a gagné 17,79 % des suffrages contre 48,41 % pour le président sortant Mahamadou Issoufou, au premier tour de la présidentielle du 21 février dernier. Poursuivi pour trafic d’enfants dans un dossier de « droit commun », selon le pouvoir nigérien, mais pour raison « politique » selon le candidat et la coalition de l’opposition, M. Amadou est détenu depuis le 14 novembre 2015 à la prison de Filingué. La Copa 2016 réclamait sa libération le 2 mars dernier, afin qu’il puisse mener sa campagne et affronter en « toute régularité » Mahamadou Issoufou, le président sortant.
Une demande de mise en liberté provisoire a été déposée par les avocats du candidat-détenu. Elle sera, en principe, examinée ce 14 mars par la justice.