Deux Nobel de la paix tunisiens interdits d'entrée au Bahreïn

Bahreïn interdit l’entrée sur son territoire à deux dirigeants du syndicat UGTT, prix Nobel de la paix 2015.

Les deux responsables tunisiens, Noureddine Taboubi et Abdelkrim Jrad, comptaient assister à un congrès de l’Union des travailleurs au Bahreïn. Mais ils n’ont pas pu entrer samedi dans ce royaume “à cause des protestations de l’UGTT après la classification du Hezbollah comme organisation terroriste”, a précisé le syndicat dans un communiqué.

Mercredi, les monarchies sunnites du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, Koweït, Émirats arabes unis et Oman) ont classé comme “terroriste” le Hezbollah, un qualificatif ensuite repris dans la soirée par les ministres de l’Intérieur des pays arabes réunis à Tunis.

Dans une déclaration à la radio tunisienne privée Mosaïque FM, le porte-parole du syndicat, Sami Tahri, a dénoncé “une pratique non-démocratique” et “contraire aux lois internationales”.

Le syndicat a exhorté le gouvernement tunisien à se désolidariser de la mesure, “qui ne sert ni l’intérêt du pays, ni celui de la nation arabe” et demandé à “toutes les forces nationales et démocratiques de faire face à cette décision”.

De son côté, le président de l’Ordre des avocats, Mohamed al-Fadel Mahfouz, a souligné dans un communiqué son “refus de voir le gouvernement tunisien prendre une telle direction dangereuse” et a appelé toutes les “forces vives en Tunisie et dans le monde arabe à faire pression sur les gouvernements pour revenir sur leur décision”.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a quant à lui affirmé dans une entrevue à la télévision que la décision des ministres arabes “ne représentait pas la position de la Tunisie”, malgré la signature de son ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub

Les décisions officielles de la Tunisie sont annoncées par le président de la République ou le ministère des Affaires étrangères, a-t-il souligné
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