Le virus Zika peut déclencher des troubles neurologiques

Le virus Zika peut aussi déclencher un trouble neurologique grave, le syndrome de Guillain-Barré, selon des chercheurs.

Le syndrome de Guillain-Barré est une grave pathologie neurologique inflammatoire qui attaque les nerfs périphériques et qui entraîne des paralysies. Il peut aussi causer des insuffisances respiratoires.

Il s’agit de « la première démonstration d’un lien entre le virus Zika et le syndrome de Guillain-Barré », souligne le professeur Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d‘Épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris, qui a coordonné l‘étude publiée ce mardi dans la revue médicale britannique The Lancet.

L‘étude a été réalisée à partir de données recueillies en Polynésie française, où une épidémie Zika, entre octobre 2013 et avril 2014, a touché les deux tiers de la population.

« Le risque de développer un syndrome de Guillain-Barré a été estimé à 2,4 pour 10.000 infections par le virus Zika », note le Pr Fontanet.

L’affirmation repose sur trois évidences, dit-il, citant l’augmentation des cas du syndrome pendant l‘épidémie polynésienne – leur nombre a été multiplié par vingt par rapport aux taux habituels – et les signes évocateurs d’infection Zika, une semaine avant le début des signes neurologiques.

Il a ajouté qu’on a retrouvé la présence récente du virus Zika chez 100 % des patients atteints de Guillain-Barré avec des tests sanguins à la recherche d’anticorps et « que chez 93 % de ces patients, ces anticorps étaient d’apparition récente ».

L‘étude est saluée par certains experts. “Cette étude fournit la preuve la plus convaincante à ce jour d’un lien causal entre l’infection par le virus Zika et le syndrome neurologique de Guillain-Barré”, déclare Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust en Grande-Bretagne.

Le virus Zika est déjà fortement soupçonné de provoquer des malformations chez les bébés, nés de mères infectées.

“L’ampleur de la crise qui se déroule en Amérique latine nous a tous pris par surprise, et nous devons être prêts à faire face à d’autres complications imprévues dans les semaines et les mois à venir”, a-t-il dit.

D’autres sont plus circonspects, jugeant que les résultats ne sont pas concluants et ne peuvent s’appliquer directement à d’autres régions touchées. “Il faudra encore beaucoup travailler avant que les mêmes conclusions puissent être étendues à l‘épidémie Zika en Amérique du Sud”, selon Peter Barlow, porte-parole de la British Society for Immunology
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