Un groupe d’enquêteurs indépendants dépêchés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme est au Burundi depuis lundi soir. Ces experts doivent enquêter sur des violations des droits humains commises dans le pays depuis le début de la crise politique en avril 2015.
Découverte d'une fosse commune au Burundi, le jour de l'arrivée d'experts de l'ONU
La tension reste encore vive au Burundi où les violences entre les partisans du président Pierre Nkurunziza et les contestataires de son troisième mandat se poursuivent. Une confrontation armée qui n’en finit plus de faire parler d’elle par sa violence et son horreur. Lundi, une nouvelle découverte macabre est venue témoigner une fois de plus de l’inquiétante flambée de la violence dans le pays. Il s’agit d’une fosse commune retrouvée par les forces de l’ordre dans le quartier de Matukura, au nord-ouest de la capitale Bujumbura. « Sur information de la population, nous avons trouvé aujourd’hui (lundi, NDLR) à la 9e avenue de Mutakura une fosse commune, où nous avons déjà découvert trois corps ensevelis dans des sacs », a déclaré Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura, un responsable non élu mais directement nommé par le président burundais Pierre Nkurunziza.
Selon le maire de la localité, ces restes appartiennent à des partisans du président Pierre Nkurunziza dont la candidature à un troisième mandat est l’origine de la crise politique qui secoue le pays depuis avril 2015. Il a indiqué qu’un « assassin nous a expliqué qu’ils ont enterré dans cette fosse commune des personnes tuées parce qu’elles soutenaient le troisième mandat (du président Nkurunziza), des Imbonerakure (la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU a qualifiée de milice, NDLR) ou encore des habitants du coin qui refusaient de contribuer à l’insurrection ». Mais, cette fosse contiendrait plus de trois corps. Des personnes arrêtées auraient en effet déclaré qu’une trentaine de cadavres auraient été ensevelis dans cette fosse. « Un des tueurs arrêtés (...), qui a reconnu y avoir enterré trois cadavres, nous a assuré qu’il y avait au total une trentaine de corps inhumés dans cette fosse », a poursuivi le maire, assurant que « les fouilles continuent à l’heure qu’il est ».
Arrivée d’experts de l’ONU
Cette « découverte », faite en présence de plusieurs journalistes convoqués pour l’occasion, est intervenue le jour de l’arrivée au Burundi d’experts indépendants mandatés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Ils doivent enquêter sur les violations des droits humains commises dans le pays depuis le début de la crise en avril 2015. Au programme de cette visite, des rencontres avec le président, des membres du gouvernement et des représentants de la Commission nationale des droits de l’homme ainsi que des ONG locales.
Les violences au Burundi ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plusieurs milliers de personnes à fuir le pays. Ce mardi, la délégation des chefs d‘État, qui s‘était rendue dans le pays la semaine dernière, a, dans un communiqué, « invité toutes les parties prenantes à la crise burundaise à prendre part à ce dialogue, sans pré-conditions, et dans le strict respect de l’accord de paix d’Arusha », qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006).