Ahmed Lahri ne présentera plus le journal télévisé de 19h sur la chaîne publique Canal Algérie. Il a été suspendu après avoir “manqué de respect” au chef de l’Etat.
Algérie : un présentateur sanctionné pour n'avoir pas dit "Monsieur le président de la République"
Le journaliste a été évincé de son poste de présentateur pour avoir omis de dire “Monsieur le président de la République”, en parlant de l’actuel chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. La décision qui est intervenue après son JT du 22 février a été confirmée dimanche dernier par le ministre de la Communication Hamid Grine : “tous les médias officiels mondiaux sont soumis à une éthique de travail propre au domaine public. Ahmed Lahri devait du respect au président de la République en prononçant son nom”, s’est-il justifié. Selon ce membre du gouvernement, le journaliste n’en était pas à son premier incident de ce genre, le directeur de la chaîne lui ayant “déjà recommandé de ne plus agir de la sorte.”
Le journaliste de ENTV Ahmed Lahri suspendu du JT de 19h https://t.co/EK606CrmVo Il a oublié de dire Bouteflika le dieu tout puissant !— Smail OUHENIA (@SMAOUH) 27 février 2016
Après sa suspension d’antenne, Ahmed Lahri n’a pas fait de déclaration à ce sujet et les responsables de la chaîne Canal Algérie ont aussitôt annoncé qu’il n’a été pas suspendu, mais “affecté dans un autre service”.
Soutien total et sans faille au journaliste AHMED LAHRI suspendu injustement par canal_algerie ! #ALGERIE
— MALIK ACHER (MalikAcher) 27 février 2016
Plusieurs réactions d’Algériens ont été enregistrées sur les réseaux sociaux suite à ce scandale. Des pages de soutien ont notamment été créées sur Facebook en solidarité à l’homme de média.
L’Algérie est régulièrement accusée par certaines organisations de défense des journalistes de réprimer la liberté de la presse. En 2015, Reporter Sans Frontières (RSF) s’inquiétait des cas de censure dans ce pays, suite à la suspension par les autorités algériennes d’une émission satirique très populaire. Ce programme était accusé de porter “atteinte aux symboles de l’Etat”. Parallèlement, un caricaturiste avait été interpellé par la police pour “diffamation et atteinte à la personne du président de la République”.