Mausolées de Tombouctou : témoins d'un passé glorieux

Les mausolées montrent que Tombouctou fut un centre intellectuel de référence de l’islam.

2015 aura été l’année de la renaissance de Tombouctou. La mythique et historique ville du nord du Mali a bénéficié de l’aide de l’UNESCO pour la restauration de ses mausolées. Ces monuments furent détruits en 2012 par une horde de djihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine, qui n’y voyaient qu’une manifestation de l’idolâtrie.

Pourtant, ces monuments spécifiques qui datent du Ve siècle, pour les plus anciens, sont en fait des tombeaux des personnalités vénérées et considérées comme des saints eu égard à la vie exemplaire qu’ils menèrent. La population considère ces saints comme des protecteurs contre les dangers. Ils sont souvent implorés pour susciter des bienfaits comme la pluie, les mariages, etc.

Quand ces personnalités “considérées comme vertueuses” décédaient, “leurs tombes étaient exposées à la profanation” par des individus attribuant des pouvoirs à leurs restes, explique à l’AFP El-Boukhari Ben Essayouti, expert culturel et chef de la Mission culturelle de Tombouctou qui a piloté le projet de réhabilitation des sites.

Les principaux sites de ces tombeaux sont des mosquées, des cimetières et même la ville de Tombouctou où l’on peut découvrir trois monuments : Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia.

Fondés au Ve siècle, ces monuments témoignent de la grande influence de Tombouctou à l‘époque. C‘était non seulement un grand lieu de pèlerinage régional, mais aussi un centre de référence pour l‘étude de l’islam.

L’audience à la Cour pénale internationale (CPI) de confirmation des charges d’un membre du groupe djihadiste touareg malien Ansar Dine, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, soupçonné d’avoir dirigé les dégradations des mausolées en 2012 sera certainement très suivie à Tombouctou.
Voir sur Africanews
>