L’ONG s’insurge contre l’arrestation de neuf activistes lors de la journée “ville morte” récemment organisée dans le pays pour appeler au respect des délais constitutionnels pour l’élection présidentielle.
RDC : Human Rights Watch pour la fin de la "répression" des opposants
A dix mois de la présidentielle, l’organisation américaine de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi les autorités congolaises à “mettre fin à la répression visant des opposants politiques présumés”.
Dans un communiqué, HRW a accusé les autorités de la République démocratique du Congo d’avoir “arrêté de façon arbitraire” neuf jeunes en marge de la journée “ville morte” organisée le 16 février par les opposants à un troisième mandat du président Joseph Kabila.
Six de ces activistes sont poursuivis à Goma. Leur procès s’est ouvert le 18 février. Ils sont accusés “d’association de malfaiteurs et tentative d’incitation à la révolte”.
A Kinshasa, trois autres jeunes arrêtés ont été placés le 20 février sous mandat d’arrêt provisoire pour “incitation à la désobéissance civique, propagande de fausses nouvelles et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat”.
Pour ces différentes arrestations, HRW estime qu’il s’agit de “chefs d’accusation qui semblent être politiquement motivés et fabriqués de toutes pièces”.
“Manifester pacifiquement n’est pas un crime, et les autorités congolaises devraient immédiatement libérer toutes les personnes injustement arrêtées ou détenues sous des accusations fallacieuses”, ajoute HRW.
De son côté, le gouvernement kinois par la voix de son ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a qualifié la réaction de l’ONG internationale d’“immixtion dans un dossier judiciaire”.
“Nous ne sommes pas une colonie, il faut arrêter de croire que nous sommes dans une république bananière”, a-t-il ajouté.
Le climat politique est très tendu en RDC. Plusieurs partis d’opposition accusent Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat s’achève en décembre, de chercher à tout faire pour braver la Constitution qui lui interdit de se représenter.