L’opposition zimbabwéenne a demandé au président de se retirer de la politique alors qu’il célébrait dimanche, son 92e anniversaire.
Zimbabwe : l'anniversaire du président sur fond de critiques
Le président zimbabwéen, doyen des chefs d‘États en exercice dans le monde, a fêté dimanche son 92e anniversaire. Robert Mugabe n’a montré aucune intention de quitter le pouvoir malgré son âge avancé, alors que plusieurs prétendants sont sur les rangs au sein de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.
Les célébrations publiques de cet anniversaire auront lieu le 28 février. L’année dernière, les commémorations avaient été marquées par l’abattage de plusieurs éléphants et de nombreux gâteaux d’anniversaire, dont l’un de 91 Kg.
Plusieurs médias notamment gouvernementaux ont salué cet anniversaire de plus, pourtant très critiqué par l’opposition qui demande à M. Mugabe de se retirer. Le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition, a appelé le chef de l‘État à passer la main, alors que le pays est plongé dans une sévère crise économique, causée par la sécheresse, fruit des changements climatiques.
Sous sa présidence, le pays a atteint le pic de pauvreté dans les années 2000. Des milliers de personnes ont dû émigrer en Afrique du Sud, à la suite d’une super-inflation. Le Zimbabwe a supprimé sa propre monnaie (le dollar zimbabwéen) en 2010, pour utiliser désormais le dollar américain.
Le président n’a toujours pas désigné son potentiel successeur malgré son âge, alimentant les divisions et les luttes entre factions rivales au sein de la Zanu-PF. Au pouvoir depuis 36 ans, Mugabe avait expliqué que sa longévité était due à « la volonté de Dieu » et une vie saine loin de la fumée et de la bière.
En plus de trois décennies au pouvoir, Robert Mugabe est peu à peu passé du statut de héros de l’indépendance et chouchou de l’Occident à celui de dictateur, accusé d’atteintes aux droits de l’homme.
Avec l’AFP