Originaire de l’Afrique orientale, cette plante est devenue une addiction pour plusieurs Malgaches. Selon ses consommateurs, la feuille produit de légères sensations d’euphorie.
Madagascar : quand le khat gagne du terrain
Dans la péninsule de Diégo Suarez, au nord de Madagascar, elle supplante sur des espaces cultivables, manioc, café, cacao et autres pomme de terre, du fait de sa rentabilité.
‘‘Les agriculteurs préfèrent cultiver le khat parce qu’il rapporte plus d’argent que les plantations de légumes’‘, explique Philipe, un résident de la péninsule.
Adeline Velo, vendeuse de ce produit depuis maintenant 4 ans, ne tarit pas d‘éloges sur son aspect lucratif. Grâce au khat en effet, elle avoue gagner entre 13 et 20 dollars par jour. Le commerce a changé sa vie ainsi que celle de sa famille.
“Depuis, je peux envoyer mes enfants dans une meilleure école, une école privée et aussi aujourd’hui, j’ai des choses de valeurs dans ma maison”, a-t-elle déclaré.
Environ 4 tonnes de khat sont vendues chaque jour à Diego Suarez.
Le khat et le chômage
La plante doit aussi son succès à l’oisiveté de la population. Faute d’occupation quotidienne, la consommation de la feuille est devenue un passe-temps favori.
‘‘On discute, on s‘échange des idées pendant des heures, parfois cela dure 3-4 heures”, a déclaré Dany, un résident.
A Joffreville, localité de la péninsule de Diego Suarez, 70 % de ses 5 000 habitants s’adonnent à la consommation du khat.
La percée de la plante inquiète. Les autorités redoutent une insécurité alimentaire. Ses effets nocifs pour la santé sont aussi mis en relief. Le combat contre cette feuille semble se limiter encore au stade de simples intentions. Et pour cause : sur le terrain, aucune initiative anti-khat n’est pour l’instant visible.