Conseil de Sécurité : le Rwanda face au Burundi et à la RDC

Le Burundi et la RDC font front au Rwanda, au sujet d’une accusation de déstabilisation. L’affaire donne lieu à un affrontement diplomatique qui a pour terrain le Conseil de sécurité de l’ONU.

Les ambassadeurs de la RDC et du Burundi à l’ONU ont adressé chacun une lettre au président du Conseil de sécurité. Dans ces lettres ouvertes, les deux diplomates accusent le Rwanda de tentative de déstabilisation du Burundi. Ils évoquent aussi le risque d’embrasement de toute la région.

C’est le rapport des experts de l’ONU qui a servi de levier au Burundi dans cette affaire. Dans ce rapport, il est dit que des combattants burundais affirment avoir été recrutés dans un camp de réfugiés. Ils auraient ensuite bénéficié d’un entraînement militaire durant deux mois, de la part des soldats rwandais. Ces combattants se sont entraînés en RDC voisine, munis de fausses cartes d‘électeur. D’où le réel risque d’embrasement régional craint par les deux pays (le Burundi et la RDC).

Gaston Sindimwo, le premier vice-président du Burundi, s’est exprimé sur la question : « Nous aimerions que cette fois-ci, les Nations unies prennent acte que l’agression vient du Rwanda et que les deux capitales, Bujumbura et Kigali, doivent se parler pour mettre fin à cette agression. »

Quant à Albert Shingiro, l’ambassadeur du Burundi à l’ONU, il a demandé la tenue d’un réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Pour lui, il faut « prendre des mesures appropriées » afin de vérifier de près l’attitude du Rwanda à l‘égard du Burundi. L’accord-cadre d’Addis-Abeba signé en 2013 engage les pays de la région à ne pas s’immiscer dans les affaires des pays voisins. Pour le Burundi, le Rawanda ne respecte pas les clauses de cet accord.

La République démocratique du Congo rejoint le Burundi dans sa démarche. Ignace Gata Mavita, l’ambassadeur de la RDC à l’ONU, demande « d’inviter le Rwanda à respecter (ses) engagements internationaux et à arrêter sans délai ces recrutements et toutes les opérations qui s’en suivent. » dans sa lettre ouverte qu’il a adressée au Conseil de sécurité.
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