Les balayeuses de rue d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire, sont en colère. Et pour cause : leurs employeurs leur doivent des arriérés de salaire.
Côte d'Ivoire : les balayeuses de rue sont en colère
Colère et lassitude chez les femmes balayeuses de rue à Abidjan. Elles ont manifesté hier lundi dans la commune du Plateau, le centre des affaires de la capitale économique ivoirienne. Payées à peine quelques dizaines de milliers de francs CFA par mois, elles se retrouvent sans argent. En effet, elles attendent de percevoir leurs arriérés de salaire cumulés depuis des années pour certaines d’entre elles. Pour leur part, les entreprises privées qui les emploient, ainsi que les communes (clientes de ces entreprises) et le ministère de tutelle se renvoient la responsabilité de la situation.
Emma, coordinatrice des femmes balayeuses explique : « Dans toutes les communes d’Abidjan : Plateau, Adjamé, Yopougon, Treichvillle, Port-Bouët, Marcory, Koumassi, Cocody… on aime notre travail, mais c’est l’argent qui fait défaut. Malgré cela, les femmes travaillent et parmi elles, il y en a qui gagne 25.000 francs CFA par mois. Ce n’est même pas le salaire minimum. Elles ne sont pas protégées ; si tu as eu un accident, c’est ton problème. Le patron n’est même pas capable de venir te voir, nous sommes délaissées alors que notre boulot, on le fait pour tout le monde. »
Après leur manifestation, les balayeuses ont été reçues (le même jour) à la Primature (les bureaux du Premier ministre). Au moment où nous mettions cet article en ligne, ces femmes devaient en principe être reçues ce mardi par l’Agence nationale de la salubrité urbaine (ANASUR), dans le but de mettre fin à leur galère.