Des milliers d’Haïtiens se sont donné rendez-vous ce mardi à Port-au-Prince la capitale, pour célébrer le carnaval.
Haïti : le carnaval malgré tout
Port-au-Prince a vibré ce mardi au rythme du carnaval, malgré l’instabilité politique dans laquelle Haïti semble s‘éterniser. Ils étaient des milliers dans les rues de la capitale, qui a brillé de mille couleurs. Les musiques, les chants, les danses et bien sûr, le défilé carnavalesque, étaient au menu.
Le carnaval fait vibrer le pays, au moment même ou Haïti s’est embourbé dans l’entre-deux-tours des présidentielles. Une sorte de point-mort qui bloque toute avancée politique. La récente démission de Michel Martelly (l’ex président de la République, qui n’a pas pu positionner son successeur) a cédé provisoirement le fauteuil à Evans Paul.
Mais toute cette incertitude politique n’empêche pas les Haïtiens de savourer les délices du carnaval. Emmanuel Cedreu en est un inconditionnel et il ne se laisse pas gagner par la morosité politique ambiante : “Il est vrai que le pays est confronté à un grand problème politique, mais c’est une obligation pour nous de venir ici et d’avoir du plaisir. C’est notre culture. Haïti est notre pays. Par-dessus tout, nous avons besoin d’avoir du plaisir. Sans carnaval, il n’y a pas d’Haïti et sans Haïti il n’y a pas de carnaval.”
Une très ancienne tradition
Après la défaite de l’armée de Napoléon en 1803, Haïti devient la première République indépendante de population majoritairement Noire en 1804. Et c’est cette même année qu’est né le carnaval, devenu désormais une tradition si bien ancrée dans les habitudes des Haïtiens que même le terrible tremblement de terre de janvier 2010 n’a pu empêcher sa célébration.
Mackency Jean, un autre inconditionnel déclare : “Le carnaval est notre culture. Le carnaval est tout ce que nous avons. Avec le carnaval, nous pouvons montrer l’image du pays, de notre valeur. Il montre ce que nous apprécions. Haïti est notre âme, il est ce que nos ancêtres nous ont légué. Nous sommes Haïtiens. Vive Haïti ! Haïti ne mourra pas !”
Mais après les festivités, la vie reprendra son cours. Les Haïtiens devront composer avec un gouvernement de transition, chargé d’organiser le second tour des présidentielles.