Angola : le kwanza en perte de vitesse

La chute des cours du baril de pétrole à 28 dollars, loin des 105 de 2014, a précipité la dégringolade du kwanza. La monnaie angolaise a perdu en une année, environ 35 % de sa valeur.

La chute des cours de l’or noir a plongé l‘économie angolaise dans une crise accrue. Et la monnaie nationale, le kwanza, a pris du plomb dans l’aile depuis l’année dernière.

Dans la rue, où l‘échange de la monnaie a encore lieu, il faut 335 kwanaza pour un billet vert. Le taux officiel de 155 kwanzas appartient donc au passé. Les banques sont hors-jeu.

Faute de liquidités, elles ne changent presque plus le kwanza. Le dollar manque à l’appel dans le pays. Pourtant, en décembre, le gouverneur de la banque nationale d’Angola se voulait très rassurant. Il bottait en touche toute velléité de crise du dollar.

Or pour stabiliser le kwanza, il faut un baril à 45 dollars selon la note d’une banque régionale. D’après cette même institution « Une monnaie plus faible est nécessaire pour aider à ralentir la demande d’importations et aider les exportations ».

Hausse des prix à la consommation

Il y a péril en la demeure. Des importateurs craignent pour les jours à venir. « Nous sommes arrivés à un tel stade que nous ne pouvons plus effectuer nos voyages. A l’allure où ça va, nous allons être en rupture de stock », se soucie Tino Mario, un homme d’affaires.

Avant d’ajouter « Certains produits ont vu leur prix multiplié par quatre ou cinq. Il y a un an, on pouvait encore trouver un téléphone pour 50 USD, soit 5 000 kwanzas de l‘époque. Désormais, il faut compter entre 15 000 et 17 000 kwanzas ».

Isabel Paiva, une vendeuse au marché Africampos de Luanda dit ne plus être en mesure d‘écouler ses produits.

Deuxième producteur de l’or noir du continent, l’Angola tente de diversifier son économie pour sortir de sa dépendance au pétrole. Les autorités planchent plutôt pour une révolution verte.
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