L’audience de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a concentré l’attention de dizaines de personnes à la Haye mais également à Abidjan.
Des dizaines de partisans de Gbagbo se sont mobilisées pour l'ouverture du procès
Dans ce quartier populaire de la capitale ivoirienne, sur le site appartenant au COJEP – mouvement des jeunes patriotes créé par Charles Blé Goudé – des écrans d’ordinateurs étaient installés pour suivre l‘évènement de la semaine, le très attendu procès des caciques de l’ancien régime. Des dizaines de personnes vêtues pour la grande majorité de tee-shirts aux slogans réclamant la libération de Laurent Gbagbo ont assisté avec attention au premier jour d’audience.
Le silence olympien du début du procès s’est très vite mué en une ambiance festive lorsque l’image de Laurent Gbagbo est apparue sur les écrans avant que le calme ne se réinstalle par la suite. L’ex-président et son co-accusé Charles Blé Goudé ont plaidé non coupable, ce qui a suscité des cris et des appels de la foule réunie dans cet espace : “ libérez Gbagbo !” “Libérez Blé Goudé !”.
Laurent Gbagbo plaide non coupable à l'ouverture de son procès devant la CPI https://t.co/gvJq49lHRI #AFP pic.twitter.com/0o78BUPPj1— Agence France-Presse (@afpfr) 28 Janvier 2016
La juge Fatou Bensouda a dit détenir d‘énormes preuves contre les accusés mais pour le camp Gbagbo, la CPI “veut empêcher Gbagbo de gouverner”, a déclaré une sympathisante.
La Cour pénale internationale accuse l’ancien président ivoirien d’avoir voulu conserver le pouvoir en fomentant une campagne de violences alors que les résultats de l‘élection de 2010 donnaient Alassane Ouattara vainqueur. Quant à Charles Blé Goudé, les juges de la CPI lui reproche d’avoir été à la tête d’un mouvement responsable de la mort et du viol de centaines de personnes dans le but de maintenir son mentor au pouvoir.
Jusqu‘à l’ouverture de ce procès historique d’un premier chef d’Etat à la Haye, aucun membre du camp d’Alassane Ouattara n’a encore été inquiété par la CPI, ce qui vaut à cette justice internationale d‘être taxée de “justice des vainqueurs”. Alors que les avocats d’un millier de victimes présumées s’inquiètent de “l’impunité” dont jouissent les partisans de l’actuel président ivoirien, le bureau du procureur a promis d’intensifier son travail d’enquête.
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