RDC : des enfants utilisés dans les mines

En République démocratique du Congo (RDC), des enfants parfois âgés de sept ans travaillent dans des conditions périlleuses dans les mines pour extraire du cobalt utilisé dans les batteries lithium-ion. Des matières destinées à la fabrication de smartphones ou de voitures électriques.

“Les grandes multinationales comme Apple, Samsung et Sony n’effectuent pas les contrôles élémentaires afin de s’assurer que la fabrication de leurs produits n’intègre pas de cobalt extrait par des enfants”, pointent les ONG Amnesty International et Afrewatch dans un rapport publié mardi. Seule une des 16 entreprises contactées dans le cadre de la rédaction du rapport a reconnu utiliser du cobalt provenant de ces mines.

“Des millions de personnes bénéficient des avantages des nouvelles technologies, sans se préoccuper de la manière dont elles sont fabriquées. Il est temps que les grandes marques assument leur part de responsabilité dans l’extraction des matières premières qui rendent leurs produits si lucratifs”, explique Mark Dummett, spécialiste de la responsabilité des entreprises en matière de droits humains à Amnesty International.

L’ONG Vision du Monde au Katanga avait en son temps tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’activité minière sur la santé des enfants et leur vulnérabilité particulière :

- Le cerveau des enfants absorbe et retient plus facilement les émanations de métaux lourds qu’un adulte

- Le corps des enfants ne peut pas encore bien détoxifier les émanations car leur système enzymatique est encore en développement.

- Les enfants respirent plus rapidement et plus profondément, ce qui les expose davantage aux agents pathogènes aéroportés et à la poussière.

- Les enfants se déshydratent plus rapidement à cause de leur respiration rapide et de leur large surface épidermique.

Vision du Monde, qui intervient en RDC depuis 1984, souligne que ce rapport ne présente qu’une infime partie d’un problème d’envergure bien plus importante et appelle à davantage d’engagements et d’actions.

La RDC regorge de ressources minières, mais reste l’un des pays les moins développés au monde. La richesse du sous-sol contribue à alimenter les conflits armés qui déchirent depuis plus de vingt ans l’est du pays, en particulier les provinces du Nord et du Sud-Kivu, grosses productrices d’or, d‘étain, de coltan, et de tungstène.

Pour éviter que des firmes ne financent indirectement les conflits en RDC, une loi américaine sur ces minerais dits « du sang » est entrée en vigueur en 2014. Cette loi impose aux sociétés cotées aux Etats-Unis d’informer les autorités de régulation boursière sur la provenance de ces matières premières. Ces firmes doivent leur notifier si elles ont utilisé des matériaux extraits de la RDC ou de ses neuf pays voisins.
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