Brouille diplomatique entre Paris et Libreville

Le gouvernement gabonais vient de rappeler son ambassadeur en France pour consultation. Libreville s’insurge contre les propos tenus par Manuel Valls samedi 16 janvier sur le plateau de l‘émission de France 2 « On n’est pas couché ».

Les propos du Premier ministre Manuel Valls ont jeté un nouveau froid sur les relations diplomatiques entre Paris et Libreville. Répondant à la question de l’humoriste Jérémy Ferrari sur la présence d’Ali Bongo au cortège de chefs d’Etat lors de la marche suite aux attentats de Charlie Hebdo, Manuel Valls a semblé douter de l‘élection du président gabonais. « Ali Bongo n’a pas été élu », « du moins pas comme on l’entend ».

Cette courte réponse de M.Valls a suscité l’ire des autorités gabonaises. Dimanche sur les antennes de la télévision nationale, le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubéya a marqué sa surprise et son étonnement : “Nous attendons des clarifications sur les propos du Premier ministre français… pour qu’il nous explique le contenu de son propos… pour que nous puissions en être édifiéS”, a-t-il déclaré avant d’annoncer que son collègue des Affaires étrangères avait rappelé l’ambassadeur Germain Ngoyo Moussavou pour consultation.

Selon certaines sources, l’ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, devrait regagner Libreville mardi. Une lettre de protestation devrait être remise ensuite aux autorités françaises. Par contre, la venue prochaine de Manuel Valls programmée en février à Libreville n’a pas été annulée ; l’on ignore si elle sera maintenue. A ce sujet, les autorités gabonaises ne se sont pas encore prononcées.

Depuis 2009, les relations entre Paris et Libreville sont loin dêtre un long fleuve tranquille. En mars dernier, une crispation était née après la confiscation de l’avion présidentiel. La garde à vue du directeur de cabinet du président de la République à la police judiciaire de Nanterre et la sortie en octobre 2014 du livre de Pierre Péan « Nouvelles Affaires africaines, mensonges et pillages au Gabon » avaient créé des brouilles diplomatiques entre ces deux pays.
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