Des prisonniers mauritaniens entament une grève de la faim.
Des prisonniers mauritaniens observent une grève de la faim
Une trentaine d’islamistes emprisonnés à Nouakchott ont entamé mardi une grève de la faim illimitée pour réclamer l’amélioration de leurs conditions d’incarcération qui, selon eux, se sont détériorées depuis l‘évasion d’un détenu djihadiste.*
L’information a été relayée par les islamistes à travers un communiqué: “nous annonçons le déclenchement par nous, salafistes de la prison centrale de Nouakchott, d’une grève illimitée à compter du lundi 11 janvier jusqu‘à la satisfaction de nos doléances” ont-ils affirmé.
Ces détenus estiment que des “mesures punitives” ont été prises contre eux depuis “la fuite d’un prisonnier salafiste’‘ dans laquelle ils affirment n’avoir aucune responsabilité. Ils exigent par ailleurs “la facilitation des procédures des visites de leurs proches, la présence permanente d’un médecin” ainsi que “la fourniture de médicaments prescrits en temps opportun”.
Saleck Ould Cheikh, un djihadiste mauritanien condamné à mort en 2011 pour “action terroriste”, après une opération à la voiture piégée menée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) visant à assassiner le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, s’est évadé le 31 décembre 2015 de la prison centrale de Nouakchott.
La Mauritanie a annoncé avoir lancé le 7 janvier un avis de recherche contre le fugitif, âgé de 31 ans. Son épouse et sa sœur, qui lui rendaient souvent visite à la prison, ont été arrêtées le 4 janvier à Nouakchott dans le cadre de l’enquête visant à déterminer les responsabilités et les conditions de son évasion.
Les salafistes détenus à Nouakchott ont été interpellés pour activités terroristes présumées. Trois d’entre eux avaient déjà observé en octobre 2015 plusieurs jours de grève de la faim. Ce n’est pas la première fois que des détenus dénoncent les mauvaises conditions de détention dans les geôles mauritaniennes. En février 2015, trois militants antiesclavagistes de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) avaient entamé une grève de la faim “illimitée” pour protester contre “les mauvais traitements, les abus qu’ils subissent depuis leur arrivée à la prison d’Aleg et les conditions sordides dans lesquelles ils se trouvent”. Ils avaient été condamnés à deux ans de prison ferme pour “appartenance à une organisation non reconnue” et “rassemblement non autorisé”.