La centrale électrique de Benghazi, en Libye, a été touchée samedi par des tirs d’obus qui ont causé beaucoup de dégâts et plongé une bonne partie de l’est du pays dans le noir.
Une centrale électrique cible d'attaques à Benghazi
La centrale électrique de Benghazi, en Libye, est devenue depuis quelques mois la cible de groupes armés. Elle a été touchée à trois reprises entre vendredi et samedi, ont rapporté des témoins. Ces attaques ont endommagé une bonne partie des infrastructures. « Elle a été prise pour cible une première fois vendredi et deux fois samedi… Cinq des six transformateurs sont définitivement hors service », a déclaré à l’AFP Moussa Souleimani, ingénieur à la centrale. Vu l’ampleur des dégâts, l’ingénieur pense qu’il sera « impossible de procéder à la réparation des transformateurs sans l’intervention d’une compagnie étrangère spécialisée, ce qui est impensable vu la situation sécuritaire dégradée ».
Cette centrale située à la périphérie est de Benghazi, deuxième ville de la Libye, alimente la plus grande partie de l’Est du pays, théâtre d’affrontements quasi-quotidiens entre forces du gouvernement reconnu internationalement et groupes armés dont des djihadistes, alors que le pays est plongé dans le chaos depuis 2011. « C’est la cinquième fois en deux mois que la centrale est la cible de tirs », a révélé l’ingénieur, soulignant que « les coupures de courant allaient se prolonger jusqu’à huit heures par jour dans les régions situées entre Benghazi et la frontière avec l’Egypte », soit sur 500 km.
Selon un responsable militaire, les bombardements contre la centrale n’ont rien d’un hasard. « Si cette centrale a été prise pour cible, c’est pour obliger les habitants de Benghazi à renoncer à combattre les groupes terroristes », a déclaré à l’AFP le capitaine Adnane al-Baba de l’organisme de lutte antiterroriste. Il a par ailleurs indiqué que « les bombardements ont été menés avec des (canons) Howitzer. Il n’est pas possible de cibler cette centrale avec autant de précision sans des données fournies par des personnes de l’intérieur aux terroristes ».
Benghazi, située à 1.000 km à l’est de Tripoli, est le théâtre de violents affrontements entre milices rivales depuis la rébellion qui a chassé du pouvoir Mouammar Kadhafi en 2011. Ces violences ont fait près de 2.000 morts depuis 2014, selon un bilan de l’organisation indépendante Libya Body Count mi-décembre dernier.