Le ministre de la Défense ougandais a prévenu le Burundi contre toute tentative d’attaquer les soldats que l’Union africaine compte déployer dans le pays pour tenter de mettre fin à plusieurs mois de violences.
L'Ouganda prévient le Burundi
Le Burundi ne veut pas de force africaine sur son territoire et l’a clairement fait savoir. Bujumbura a d’ailleurs mis en garde l’Union africaine qui a annoncé la création d’une Mission de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5000 hommes, pour tenter d’enrayer la spirale de violences dans laquelle le pays est plongé depuis plusieurs mois. « Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes (de l’UA) viennent (...), elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre. Le pays sera attaqué et nous les combattrons », avait affirmé le président burundais, Pierre Nkurunziza, le 30 décembre dernier lors d’une conférence de presse ouverte au public, à Gitega, dans le centre du pays. Un message on ne peut plus explicite mais que ne partage pas le voisin ougandais qui met en garde les autorités burundaises contre toute attaque de la force africaine.
Selon des propos repris par le journal gouvernemental New Vision, le ministre de la Défense ougandais a déclaré que ce serait, pour le Burundi, une « grossière erreur » de s’en prendre à la force africaine. « Tirer sur des soldats de la paix de l’Union africaine serait une grossière erreur », a prévenu Crispus Kiyonga. « Nous sommes tous membres de l’UA et sommes liés par ses résolutions. Si quelqu’un n’est pas satisfait de ses décisions, il peut protester à travers des canaux appropriés comme le Sommet de l’UA (Ndlr : prévu les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba) », a ajouté le ministre, également médiateur africain dans la crise politique au Burundi. Pour autant, même si les discussions entre le pouvoir et l’opposition sont au point mort, le ministre pense qu‘« il existe une volonté au Burundi pour que cette crise se termine ».