La directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde a achevé sa visite de six jours en Afrique par le Cameroun.
Cameroun : Christine Lagarde conseille des investissements dans les infrastructures à "valeur ajoutée"
La patronne du FMI a suggeré à l’Etat camerounais une nouvelle approche pour faire face à la résilience de son économie et aux défis stratégiques causés par les attaques du groupe islamiste Boko Haram. La dirigeante française demande plus d’investissements dans les infrastructures à valeur ajoutée.
« Il faut se résoudre à admettre que malgré les besoins, on ne peut pas tout faire tout de suite. Il convient de se concentrer sur les infrastructures essentielles, sur les projets bien avancés, au lieu d’en multiplier indéfiniment », conseille t-elle.
Elle s’est toutefois félicitée des investissements effectués dans le port en eau profonde de Kribi et au barrage de Lom Pangar par le gouvernement de Yaoundé.
En marge de sa visite, le DG du FMI s’est entretenue avec les ministres de l’Economie et des Finances des pays membres de la zone CEMAC. A eux, Christine Lagarde a demandé de mettre fin à l’utilisation généralisée des exonérations fiscales et douanières discrétionnaires.
« Ces exonérations compromettent les recettes globales des Etats et affaiblissent la gouvernance ».
Selon la dirigeante du Fonds monétaire international, la mobilisation de recettes intérieures doit également tenir compte des importantes questions de fiscalité internationale qui ont une incidence sur l’assiette des impôts liée aux industries extractives.
Cette visite s’inscrit dans un contexte où les pays producteurs de brut de la zone centrale de l’Afrique souffrent de la baisse des cours mondiaux et de l’insécurité entretenue par les attaques repétées de Boko Haram.
Pour faire face à ces défis, la directrice du Fonds monétaire conseille à la CEMAC de renforcer son intégration sous régionale et d’améliorer le climat des affaires.
Avant le Cameroun, Christine Lagarde était à Abuja où elle a affirmé que son organisation n‘était pas pas venue négocier des conditions de prêt avec le Nigeria. Mme Lagarde avait toutefois qualifié d’“excellentes” les discussions menées avec les autorités nigérianes.