Un religieux musulman nigérian frappé par la charia pour insulte au prophète.
Un leader musulman nigérian condamné pour blasphème
Abdul Nyass a été condamné à mort ce mardi pour blasphème contre le prophète Mahomet par un tribunal islamique de Kano, dans le nord du pays. “ La Cour a jugé Abdul Nyass coupable de blasphème contre le Prophète, ce qui est passible de la peine de mort, en application de la charia, la loi coranique, en vigueur dans l’Etat de Kano “, a déclaré le procureur Lamido Abba Soron-Dinki.
Les démêlés d’Abdul Nyass avec la justice remontent à mai 2015. Ce prêcheur soufi, une branche dissidente de l’islam sunnite majoritaire, était accusé d’avoir émis des commentaires jugés critiques à l’endroit du Prophète au cours d’une cérémonie religieuse. Ces paroles avaient alors engendré des violences dans la métropole du nord du Nigeria. La maison d’Abdul Nyass avait été incendiée suite à ses déclarations et il s‘était enfui.
Arrêté en août dernier à Abuja, la capitale fédérale, où il se cachait, le prêcheur a été ramené à Kano et a fait l’objet d’une nouvelle procédure.” Le procès s’est tenu en secret, pour éviter de violentes réactions du public “, a précisé le procureur. Car au début du précédent procès en mai, la foule en colère contre les prévenus avait mis le feu à une partie du tribunal. En effet, cinq de ses adeptes avaient déjà été condamnés à la peine de mort en juin 2015. Ils avaient fait appel de ce jugement. Selon le procureur, le prêcheur “dispose désormais d’un mois pour faire appel”.
Douze Etats du Nord du Nigeria, majoritairement musulmans, ont adopté la charia en parallèle du code pénal au début des années 2000. Si la peine capitale a déjà été prononcée plusieurs fois par les “tribunaux de la charia”, notamment pour des cas d’adultère, de meurtre ou pour homosexualité, aucune exécution n’a cependant eu lieu pour l’instant.